100 jours après son arrivée à Matignon, l'état de grâce de Gabriel Attal s'efface en interne

Déjà oubliée la “Attal Mania” des débuts... Le plus jeune Premier Ministre de l'histoire, jugé efficace, ultra-communicant et encensé par les macronistes, ne l’est plus tellement. L'état de grâce s'efface, son omniprésence médiatique matin, midi et soir agace.
"Faire que de la com’ ça ne peut pas marcher”, raille un député de son camp.
"Il manque un fil rouge"
Et certains ne s'en cachent plus: ils lui ont même dit en face, les yeux dans les yeux, lors d'un dîner à Matignon la semaine dernière.
"Tout le monde reconnaît qu’on a fait beaucoup de choses", se rassure un invité. "Mais attention, trop en même temps, ça brouille les messages": une manière de dire qu'à trop communiquer la majorité ne sait plus tellement où elle va. "Maintenant, il manque un fil rouge", juge un député renaissance.
Pourtant, Matignon jure tout faire pour maintenir la cohésion. Quatre séminaires gouvernementaux depuis janvier, des rendez-vous en tête-à-tête avec Bruno Le Maire, avec Gérald Darmanin...
Et pour resserrer encore les rangs, consigne a été passée: les équipes du Premier ministre doivent maintenant systématiquement donner leur accord avant la moindre prise de parole, pour tout le gouvernement.
Enfin, à sa nomination, Gabriel Attal avait aussi pour mission d'installer le match avec le Rassemblement national à l'aune des élections européennes. Des macronistes lui reprochent aussi de ne pas assez se mouiller et d'être trop en retrait dans la campagne. Il n'a d'ailleurs pas donné suite à la proposition du RN de débattre avec Jordan Bardella.