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Affaire Abad: "Il n’y aura aucune impunité", assure Agnès Pannier-Runacher

Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, était face à Amandine Atalaya ce mardi sur RMC et BFMTV. Elle est notamment revenue sur l'affaire Abad, accusé de viol par deux femmes, avec une plainte qui a été classée sans suite.

C’est l’affaire qui agite le gouvernement depuis déjà quelques jours. L’ex-membre des Républicains Damien Abad est accusé de viol par deux femmes. Deux plaintes ont été classées sans suite, mais la justice analyse un nouveau signalement de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.

Malgré tout, l’affaire fait tache pour le ministre à peine nommé. Et beaucoup se demandent s’il faut qu’il démissionne du gouvernement. Interrogée ce mardi matin sur RMC, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, qui se dit elle-même féministe engagée, est revenue sur l’affaire.

Il y a quelques mois, elle avait publié avec Élisabeth Moreno un livre intitulé "Femmes, Ministres et Féministes" dans lequel elles faisaient des propositions pour “imposer une obligation d’exemplarité en matière de refus des violences sexistes et sexuelles, aux candidats aux élections locales et nationales”.

“La proposition 19 dit que, lorsque le juge a tranché, il faudrait pouvoir donner à celui-ci, comme il en a la possibilité dans des affaires de conflit d’intérêts, le pouvoir aussi de déclarer l'inéligibilité quand il sanctionne des violences sexuelles. Mais il faut que le juge intervienne. Il n’y a aucune ambiguïté et la Première ministre l’a dit, nous lutterons toujours contre les violences sexuelles et sexistes. C’est même une des priorités de ce quinquennat, comme ça l’a été pendant le quinquennat précédent”, explique Agnès Pannier-Runacher sur RMC.

"Il faut laisser le juge faire son travail"

Selon Agnès Pannier-Runacher, comme dans ce cas les plaintes ont été classées sans suite, il n’y a rien qui justifie une inéligibilité de Damien Abad.

“Il y a aussi une deuxième femme qui témoigne, mais qui n’a pas porté plainte. Donc je crois qu’il faut laisser le juge faire son travail et pour qu’il puisse le faire, il faut qu’il ait matière et donc une plainte”, appuie-t-elle.

Quand la décision de demander la démission, ou de déclarer inéligible l’auteur de violences sexuelles, doit-elle tomber? Dès la mise en examen ou en cas de condamnation? “Pour moi, le juge fait son travail en allant au bout de son travail, explique Agnès Pannier-Runacher. Il n’y a évidemment pas de discussions s’il y a une condamnation. Après, je crois qu’il appartiendra à la Première ministre, s’il y a un acte de procédure judiciaire, d’en tirer les conséquences. Les choses sont très claires, il n’y aura aucune impunité pour des auteurs de violences sexuelles, quel que soit leur statut. Mais à ce stade, ni vous ni moi ne sommes capables de trancher une situation qui relève de la justice et où la justice a pris position en classant sans suite la plainte.”

Guillaume Descours