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Damien Abad accusé de viol: des faits signalés 4 jours avant sa nomination

Tout juste nommé, le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad est confronté à des accusations de viols révélées par Mediapart, qu'il a contestées dimanche "avec la plus grande force".

Serait-ce déjà la première crise du gouvernement Borne? L'une des deux femmes qui ont accusé de viol le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad a confié hier à l'AFP être "soulagée" par la révélation de sa plainte dans Mediapart. Elle avait essayé de faire connaître son histoire au sein des Républicains notamment.

Ces deux femmes racontent pour l'une, un dîner à Paris en 2010 puis un black-out avant de se réveiller dans la même chambre d'hôtel que Damien Abad. L'autre évoque une relation sexuelle en 2011, relation qu'elle aurait demandé - en vain - à Damien Abad d'arrêter. Des faits signalés par Madeline Da Silva et l'observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique: "On a transmis ce signalement par mail à Stanislas Guérini, à Christophe Castaner, à Bérangère Couillard et à Aurélien Pradié. On transmet ce mail le 16 mai on n'a aucune réponse".

"Les violences sexistes et sexuelles en politique n'intéressent pas le gouvernement"

Ces proches d'Emmanuel Macron et le secrétaire général des Républicains auraient donc été averti 4 jours avant l'entrée au gouvernement de Damien Abad. De son côté, la première ministre Elisabeth Borne assure qu'elle n'était pas au courant: "Sur tous ces sujets de harcèlement d'agression sexuelle il ne peut y avoir aucune impunité. Je n'ai pas plus d'élément que l'affaire a été classée sans suite, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences".

Pour Mathilde Viot, membre de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, l'exécutif ferme les yeux sur ces accusations: "Les personnes qui ont nommé Damien Abad ministre savaient qu'il y avait des plaintes classées sans suite à son encontre. Ils s'en fichent en réalité. On en arrive à une fausse grande cause du quinquennat. Les violences sexistes et sexuelles en politique n'intéressent pas le gouvernement, mais on le savait déjà avec le maintien de Gérald Darmanin".

De son côté, Damien Abad "conteste" ces accusations de viols. Il met en avant son handicap, qui rendrait selon lui impossible tout acte de contrainte et de violence.

Paul Barcelonne avec P.B.