"Au moins 15 minutes": sur RMC, un député PS appelle Macron à "laisser sa chance à la gauche"

Et maintenant qu'est-ce qu'on fait? Après la démission de l'éphémère Premier ministre Sébastien Lecornu, les oppositions avancent leurs pions. Le RN veut une dissolution tandis que la gauche veut capitaliser sur la semi-victoire du Nouveau front populaire (NFP) aux dernières élections législatives.
Dans ces conditions, l'heure est à la nomination d'un gouvernement de gauche, appelle sur le plateau des Grandes Gueules le député PS de l'Eure Philippe Brun: "Une assemblée a été élue, un camp est arrivé en tête et n'a jamais été appelé à gouverner. Un camp a gagné les élections et c'est légitime de l'appeler aux responsabilités" appelle-t-il évoquant le NFP, la coalition de gauche arrivée en tête aux élections législatives, avec plus de 190 sièges.
Qui pour gouverner à gauche?
Dans ces conditions il appelle Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre issu du NFP: "On ne peut pas dissoudre tant qu'on n'a pas donné sa chance au moins 15 minutes à la gauche", appelle l'élu.
Avec quelle figure pour prendre le rôle de Premier ministre sans risquer de censure immédiate? "J'ai pensé à Bernard Cazeneuve mais je ne veux pas le mettre en difficulté, je ne sais pas s'il en a envie. Mais il est au-dessus des partis, il a la surface politique, il serait capable de mettre tout le monde d'accord".
Vers un retour du NFP sans nouvelles élections?
Plus tôt, c'est l'ancien élu insoumis, le député Alexis Corbière, qui a appelé à l'alliance de la gauche: "L'union a eu lieu (...) sortons du jeu politicien, restons unis, la division c'est le meilleur cadeau qu'on puisse faire à Emmanuel Macron, au RN et aux barjots au sein du NFP qui en rajoutent sur la division", a-t-il plaidé sur RMC Story.
Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), plus important contingent de députés au sein du NFP, a lancé un appel en ce sens en conviant tous les partis de gauche à une réunion après la démission de Sébastien Lecornu. "Nous proposons une rencontre cet après-midi aux organisations fondatrices de la Nupes et du Nouveau Front populaire (NFP) afin d'envisager toutes les hypothèses ouvertes par cette situation", appelle Jean-Luc Mélenchon, en évoquant "une situation politique sans précédent".
La gauche semble vouloir resserrer les rangs et éviter une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale. Cette dissolution profiterait au RN juge le politologue Alain Duhamel sur RMC: "Cette dissolution aura un résultat mécanique, c'est le RN qui en tirera les bénéfices, qui sera renforcé mais sans majorité. La solution ne sera pas évidente sauf à lui confier le pouvoir", prédit-il.
Le RN préfère la dissolution
Du côté du RN, on l'a bien compris. Toujours sur le plateau des Grandes Gueules, le vice-président du parti d'extrême-droite Sébastien Chenu, a appelé Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale: "La stabilité c'est la dissolution, l'instabilité c'est ce que les gouvernants font".
"Emmanuel Macron doit enclencher la dissolution et demander aux Français de trancher et débloquer la situation. On ne doit jamais avoir peur du peuple, peur des Français", a lancé l'élu.