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Bataille pour la présidence LR: le sale week-end d'Eric Ciotti

Eric Ciotti comptait lancer en fanfare sa campagne pour la présidence des Républicains ce week-end, mais il s'est fait voler la vedette.

A droite, la bataille a déjà commencé pour la présidence des Républicains, et Eric Ciotti a passé un très mauvais week-end. Ca s’est joué dans les coulisses de la rentrée des jeunes LR à Angers, derrière les larges sourires affichés devant les caméras, comme souvent.

Ca aurait pu etre son moment à Eric Ciotti. Chouchou des militants, seul gros candidat pour prendre la présidence des Républicains, jusqu'à vendredi soir. Car un homme lui a volé la vedette ce week-end: Bruno Retailleau qui s’est déclaré candidat à quelques heures du début de l’événement.

Et en tant que président de groupe, le sénateur de Vendée avait quelques minutes de temps de parole en plus à la tribune, ce qui a agacé très sérieusement Eric Ciotti. Le député des Alpes-Maritimes n'a pas du tout apprécié, et il l’a fait savoir aux organisateurs. "C’est intolérable", a lâché Eric Ciotti, selon des témoins de la scène.

Un ancien Premier ministre a aussi joué les troubles-fête pour Eric Ciotti

Avec un tweet posté à 14h samedi, quelques minutes avant les premiers discours. François Fillon, pourtant très discret sur les réseaux sociaux, a annoncé soutenir Bruno Retailleau. Eric Ciotti découvre le tweet de l'ancien Premier ministre sur le chemin du campus des jeunes LR. Il a vécu ça comme "un coup de poignard dans le dos", selon un député.

Eric Ciotti, qui perd ses soutiens un par un. Et puis, cerise sur le gateau, la table ronde à laquelle participait le député des Alpes-Maritimes n’a pas fait le plein samedi après-midi, selon notre envoyé spécial sur place. Décidément, c'était pas un week-end de rêve pour Eric Ciotti.

Un soutien d’Aurélien Pradié, le très probable troisième homme de cette élection résume: "Eric Ciotti pensait qu’on allait lui dérouler le tapis rouge sauf qu’à Angers, c’est les Pays de la Loire. Et les Pays de la Loire, c’est la région de Bruno Retailleau".

Ciotti trop clivant?

Les ambitions de Bruno Retailleau semble assez claires: faire barrage à Eric Ciotti. "Il a été convaincu par Gérard Larcher de se présenter pour sauver le parti", raconte un sénateur proche de Bruno Retailleau.

Car le député des Alpes-Maritimes est souvent jugé trop "clivant" y compris par ses soutiens. "Avec un affrontement Pradié-Ciotti, on partait au casse-pipe. Le parti se serait fracturé entre deux lignes", estime un parlementaire. Bruno Retailleau se donne d'ailleurs deux objectifs s'il est élu président des Républicains: "Clarifier la ligne et rassembler".

Le patron des sénateurs LR a d'ailleurs volontairement dramatisé l'enjeu devant les journalistes ce week-end à Angers: "C'est l'élection de la dernière chance, si on se loupe, on est morts". Comprendre: si les adhérents ne veulent pas voir disparaître le parti, il faut voter pour moi.

Pierrick Bonno (édité par J.A.)