Bruno Retailleau veut "rétablir l'ordre": "La misère est plus forte que la police"

Le nouveau gouvernement viendra-t-il à bout de la violence issue des trafics? De nouveaux coups de feu ont éclaté ce lundi matin dans un quartier sensible de Rennes. Une vingtaine de douilles de 9 millimètres ont été retrouvées dans la façade du hall d’un immeuble du quartier Maurepas, connu pour ses points de deal. Une violence du quotidien qui se poursuit malgré les promesses de fermeté des ministres de l’Intérieur successifs.
Le nouvel occupant de la place Beauvau, Bruno Retailleau, l’a encore martelé ce lundi: il compte "rétablir l’ordre". Mais les habitants y croient-ils encore? Les dealers créent ici un climat d’insécurité au quotidien et Gisèle, interrogée par RMC, en souffre: "On ne vit plus quoi", se désespère-t-elle.
"Quelque fois, on a envie d'aller sur le balcon leur dire de se taire, mais on n'ose pas", concède-t-elle.
La fermeté revendiquée par Bruno Retailleau ne convainc pas Younes: "Renforcer la police n'est pas une solution. Cela ne résoudra rien car la misère est plus forte que la police", juge-t-il.
Pourtant, certaines mesures pourraient être généralisées, estime Denis, étudiant, qui note que sa rue est plus calme depuis l'installation de caméras de vidéo-surveillance.
"Ça peut être quelque chose à tester sur tout le quartier mais ça reste assez compliqué financièrement, surtout quand on voit la dette qui continue d'augmenter", juge-t-il.
"Il faut des effectifs et du matériel"
Que fera vraiment Bruno Retailleau? En tout cas, ses premiers mots séduisent Frédéric Gallet, du syndicat policier Alliance en Ille-et-Vilaine.
"Rétablir l'ordre, c'est une bonne chose. Le discours est adapté, après on jugera pour les actes. Comme on a pu le voir pendant les JO, il faut des effectifs et du matériel", selon lui.
Du matériel, notamment pour se protéger, car il y a deux ans, une patrouille avait essuyé des tirs dans le même quartier.