Budget 2025: "Le premier défi" du futur gouvernement selon Bruno Le Maire, interrogé en commission

L'examen tant attendu du budget 2025 a débuté. Les députés de la commission des finances sont au travail et ce n'est pas une mission facile puisque le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, n'a toujours pas dévoilé dans le détail sa feuille de route. Lundi, ils ont auditionné pour la dernière fois Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de l'Économie, accompagné de Thomas Cazenave, ministre démissionnaire des Comptes publics.
À la tête des finances du pays depuis sept ans, Bruno Le Maire a mis en garde son successeur dans le gouvernement Barnier, qui n'est pas encore connu, car la dette s'élève à plus de 3.000 milliards d'euros et le déficit à plus de 5% du PIB, loin de la limite européenne.
"Notre situation des finances publiques est le premier défi que devra relever le gouvernement de Michel Barnier, à qui je souhaite un succès", a commenté Bruno Le Maire en commission.
Le nouveau Premier ministre devra trouver la bonne formule pour prouver que la France sait tenir ses comptes. Mission essentielle selon le ministre démissionnaire de l'Économie: "C'est le défi le plus urgent, le plus politique, car rien n'est possible sans des finances publiques bien tenues. Simplement, pour tenir cette ligne, cela suppose des choix clairs".
Une ligne identique à celle de Bruno Le Maire?
Mais l'opposition s'inquiète de ces choix. Pour Philippe Brun, député PS, ils ne seront pas bien différents de ceux de Bruno Le Maire. "Le premier geste politique de Michel Barnier, ça a été de recruter comme directeur de cabinet celui qui était le directeur de cabinet de Bruno Le Maire. Et je vois mal le directeur de cabinet de Barnier regner le budget qu'il a préparé pour Le Maire", a analysé l'élu socialiste de l'Eure.
Michel Barnier, lui, voudra favoriser la croissance et soutenir les entreprises selon l'un de ses soutiens, le député LR Jean-Didier Berger. "Il y aura des choix courageux à faire, en disant la vérité à tous les Français et en faisant en sorte de dépenser moins et de dépenser mieux", a-t-il détaillé.
Mais le plus gros défi, pour Michel Barnier, sera de trouver une majorité de députés prête à adopter son budget, dans une Assemblée plus fracturée que jamais.