Michel Barnier Premier ministre: pourquoi des députés macronistes ne sont pas emballés

Après la nomination du nouveau Premier ministre, une question reste en suspens: quelle sera la composition du nouveau gouvernement ? Michel Barnier consulte depuis jeudi dernier pour trouver son équipe. Il multiplie les rendez-vous et va continuer.
Mais peu importe sa composition, les Français sont dubitatifs sur ses chances d'exister à long terme. 74% d'entre eux estiment que le gouvernement Barnier sera rapidement censuré à l'Assemblée nationale, selon un sondage IFOP pour le JDD.
Des électeurs majoritairement sceptiques, tout comme une partie des députés de l'ex-majorité, qui ne sont pas particulièrement emballés par les premiers pas du nouveau Premier ministre.
Sa relation avec le RN pose problème
Installé à Matignon notamment parce que le Rassemblement national ne s'y est pas directement opposé, c'est dans une position délicate que se trouve Michel Barnier. Contrairement à ses prédécesseurs, le nouveau chef du gouvernement est contraint de considérer l'extrême droite. Ce qui ne ravit pas certains élus Renaissance... "Ça ne passe pas très bien qu'il traite le RN avec tous les égards", enrage aussi un député Modem.
Conscients de leur droit de vie ou de mort, Marine Le Pen et Jordan Bardella exercent une pression maximale sur lui. Ce week-end, ils ont répété à l'envi le placer "sous surveillance".
"Les solutions du Rassemblement national ne peuvent pas faire partie de l’équation. Si on doit aller piocher dans le programme du RN, ce sera sans moi", a notamment fait savoir Roland Lescure, dimanche dans Libération.
"Je serai vigilant à ce qu’on ne succombe pas à des emplettes issues du programme du RN, qui ne constituent en aucun cas des solutions. Ma confiance ne sera pas automatique. Je suis au clair sur mes lignes rouges", a insisté le vice-président de l'Assemblée.
Michel Barnier est accusé par certains d'offrir au RN une sacrée influence. C'est un des motifs qui incitent des macronistes à la méfiance. Dimanche soir, la participation du Premier ministre à la rentrée de Renaissance, pourtant une tradition, "n'était pas actée", reconnaissait Matignon. De quoi présager des relations compliquées... "Ça n'est pas très fluide et ça ne pourra jamais l'être", prévient même un macroniste de gauche. Même si un de ses collègues tempère: "On doit laisser nos rancoeurs de côté".