"C’est honteux": l’émotion et la colère dans le village de Loïc, tué à 17 ans par une voiture folle

L’enquête se poursuit après le drame survenu ce week-end à Charmes, dans les Vosges. Dimanche, vers 5h30 du matin, un véhicule utilitaire a percuté successivement deux groupes de piétons qui sortaient d’une boite de nuit, faisant un mort, Loïc (17 ans), et au moins neuf blessés dont un en urgence absolue. Les occupants du véhicule ont été interpellés dimanche matin, puis placés en garde à vue. Le procureur écarte la thèse de l’accident et une enquête pour assassinat et tentative d'assassinat a été ouverte.
"L’intention de tuer parait établie", estime Frédéric Nahon, qui a évoqué plusieurs témoignages selon lesquels le véhicule a foncé délibérément, à vive allure, sur les piétons. Des d’altercations, dans et devant la boîte de nuit, entre les victimes et les trois mis en cause, sont aussi rapportés. Il y aurait eu des menaces verbales, toujours selon le procureur qui estime que "la préméditation peut être retenue".
L’un des occupants de la voiture confirme même que le conducteur était énervé. Ce dernier a gardé le silence pendant sa garde à vue. Le troisième nie être monté dans la voiture meurtrière. Tous avaient une alcoolémie mesurée à 1g/L sang. Des traces de stupéfiants ont été relevées mais il faut attendre des analyses complémentaires. Les suspects devraient être mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat.
"On ne pourra jamais l’oublier"
A Sorcy-Saint-Martin (Meuse), le village de Loïc, tout le monde est encore sous le choc. "On ne pourra jamais l’oublier, confie Henri, l’un de ses camarades. Il était tous les jours dehors avec nous, tout le temps joyeux, et ils nous l’ont tué… Il était tout gentil, il ne demandait rien à personne. Et on lui enlève la vie, alors qu’il allait avoir 18 ans dans trois jours. C’est injuste."
Une émotion partagée par deux cousines et une amie de la mère de la victime: "On l’a aidé à préparer ses 18 ans, raconte l’une d’elles. Je lui disais: ‘Tu nous raconteras’. Et il disait: ‘Oui, je viendrai, je vous raconterai mes 18 ans’". "C’est honteux. On en a la tremblote", ajoute une autre. Apprenti boulanger, Loïc était "poli, gentil, travailleur". "C’est un jeune du village, les parents et les grands-parents aussi, regrette l’une de ces habitantes. Il y a de la colère. Je l’ai dit, je ne pardonnerai pas."