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"C’était trop lourd": depuis les élections municipales, plus de 1.000 maires ont démissionné

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C'est un constat inquiétant qu'a dressé le président de l'association des maires de France, David Lisnard, dans Le Figaro. Le nombre d'élus locaux, et notamment de maires, qui démissionnent atteint des records. Depuis 2020, plus d'un millier de maires ont quitté leurs fonctions.

Les maires sont de plus en plus nombreux à raccrocher avant la fin de leur mandat. Les démissions atteignent un niveau jamais vu selon les mots du président de l'Association des maires de France, David Lisnard, dans les colonnes du journal Le Figaro lundi. Il évoque les incivilités, la crise civique et la crise de l'engagement pour expliquer cette vague de départs. Au total, 1.000 maires sont démissionnaires depuis le début de mandat en 2020.

À Tréogat, dans le Finistère, le fauteuil du maire est vide depuis sa démission début janvier. “Il n’y a plus de conseil et il n’y a plus de maire”. Jean-Pierre Miagoux, ancien maire de cette commune de 580 habitants, a rendu son écharpe tricolore.

“C’était une grosse fatigue compte tenu de la charge de travail, mais aussi des responsabilités. C’était trop lourd”, indique-t-il.

Trop lourd et trop bureaucratique pour le retraité. “Il y a beaucoup de documentation, il faut avoir le temps de lire”, précise-t-il.

Cible d'agressivité

Une charge de travail d'autant plus conséquente quand il faut, comme Franck Legeay, concilier la mairie avec son activité d'agriculteur. “Du 1er janvier au 31 décembre, on est toujours sur le qui-vive”, pointe-t-il.

Un avis que partage André Hartereau, maire démissionnaire d'Hennebont, dans le Morbihan. Il témoigne ce mardi matin sur RMC. "Les causes de ma démission sont multiples. C’est une fonction très engageante, la fonction de maire. En se présentant devant les électeurs, on connaît les difficultés, en particulier celle d’équilibrer la vie professionnelle et la vie familiale, et ce mandat d’élu qui demande beaucoup d’organisation et un seul agenda, donc on est souvent dans des choix très délicats. Il y a eu aussi toute la période Covid où on a été en première ligne. Il y avait un peu de lassitude de ma part, un peu de problème de santé aussi, mais tout cela est relié. Élu local, ce n’est pas un métier, c’est une mission qu’on exerce à un moment donné", détaille-t-il.

Ils peuvent parfois aussi être confrontés à une forme d'agressivité. C'est, entre autres, ce qui a poussé Franck Legeay à démissionner.

“Les gens ont le souhait que les choses soient réalisées quasiment en un claquement de doigts. On se trouve souvent accusé de choses qui ne dépendent pas de nous. La commune a été traversée par la ligne à grande vitesse et souvent il y avait des reproches qui nous étaient faits alors qu’on n'a rien à voir avec l’aménagement”, assure-t-il.

Aujourd'hui, Franck Legeay se sent soulagé d'être redevenu "simple" conseiller municipal à la Bazouges-de-Chéméré, en Mayenne.

Caroline Philippe avec Guillaume Descours