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Carburants, salaires, logement... à quoi ressemble le "paquet" pouvoir d'achat du gouvernement

Le gouvernement a annoncé par la voix d'Olivier Véran et Bruno Le Maire le contenu de la loi pouvoir d'achat qui sera débattue au parlement la semaine prochaine. Entre augmentation du point d'indice de fonctionnaire, maintien du bouclier énergétique et "indemnité carburant travailleurs": zoom sur le contenu de cette loi.

"L'urgence est à l'action." Dans une conférence de presse organisée à la suite d'un conseil des ministres exceptionnel, Olivier Véran et Bruno Le Maire ont annoncé le contenu précis du "paquet" pouvoir d'achat qui sera débattue au Parlement pendant l'été. Au total, ce sont 20 milliards d'euros de mesures nouvelles qui sont destinées à soutenir le portefeuille des Français.

La première mesure annoncée est celle de l'augmentation du point d'indice servant de référence à la rémunération des fonctionnaires de 3,5%. Plus aucun agent public ne sera rémunéré en dessous du SMIC, comme c'était le cas encore pour plus de 700 personnes en France. De même, dans un soucis de "justice", l'un des trois objectifs du gouvernement avec "l'efficacité et la gestion des finances publiques", les retraites seront indexées sur l'inflation et une revalorisation des prestations sociales et familales sera mise en place.

Le bouclier énergétique est maintenu jusqu'à fin 2022: les prix du gaz resteront gelés, les prix de l'électricité plafonnés à 4% d'augmentation. Aucun ratrappage début 2023 sur la facture du consommateur.

Des aides spécifiques pour le logement, l'essence, et l'alimentation.

L'augmentation des loyers sera capée au maximum à 3,5% entre octobre 2022 et octobre 2023, contre "près de 5% si rien n'était fait": c'est le "bouclier loyer" annoncé par Bruno Le Maire la semaine dernière sur RMC et BFMTV. Pour les courses qu quotidien, un chèque alimentaire de 100 euros sera mis en place pour les 9 millions de foyers les plus modestes avec 50 euros de bonus par enfant.

Pour les carburants, l'objectif du gouvernement est d'aider "ceux qui vont travailler en voiture et qui ne peuvent pas faire autrement". La remise de 18 centimes par litre sera remplacée progressivement par une indemnité carburant travailleurs à partir du 1er octobre. Il faudra se déclarer pour la demande et concernera la moitié des travailleurs qui utilisent leur véhicules: travailleurs modestes et classes moyennes.

Tout ceux qui utilisent leur véhicule pourront l'utiliser: elle sera de 200 euros pour les plus modestes et 100 euros pour les classes moyenens et une majoration de 50% sera accordée à ceux dont le travail est situé à plus de 30 km de leur habitation et pourra atteindre jusqu'à 300 euros. La remise passera alors à 12 centimes en octobre puis 6 centimes en novembre, avant de s'éteindre.

"Partager le fardeau de l'inflation" pour les salaires

Protéger ceux qui travaillent. Tel est la ligne fixée par Emmanuel Macron. Pour se faire, le gouvernement souhaite tripler à 6.000 euros la prime Macron et en soutenant la participation et l'intéressement.

Mais pour cela, le fardeau de l'inflation doit être équitablement partagé explique Bruno Le Maire. "L'Etat fait beaucoup. Les entreprises doivent continuer de le porter aussi" explique-t-il invitant "toutes les entreprises qui le peuvent à augmenter les salaires et toutes celles qui profitent de la crise, dans le domaine de l'énergie des transports, doivent faire les efforts nécessaire pour redistribuer l'argent aux Français". "Nous ferons les comptes à la fin de l'année" a prévenu le ministre de l'Économie.

Pour les étudiants, les bourses sur critère sociaux seront revalorisées de 4% et la mesure des repas pour les étudiants en situation précaire à un euro sera maintenue. Une "aide exceptionnelle de solidarité" de 100 euros sera aussi mise en place pour les boursiers du Crous, ceux qui bénéficient d'aides anuelle ou les étudiants bénéficiaires des APL.

Bruno Le Maire a souhaité aussi renforcer l'arsenal sur la traque des arnaques "inacceptables en cette période de vie chère" notamment sur le CPF, la rénovation énergétique ou les placement financiers. Les services de l'Etat se mettront "de manière coordonnée" pour lutter contre ce fléau. Les peines seront augmentées à sept ans "si ces arnaques sont commises en bande organisées". Bruno Le Maire a aussi annoncé une procédure de résiliation simplifiée des contrats, obligatoire pour les entreprises, "en trois clics".

Protéger les finances publiques

Bruno Le Maire l'assume: il souhaite protéger les Français de l'inflation tout en préservant les finances publiques. Il estime qu'avant de redistribuer des richesses, il faut les créer. Sa ligne: le rétablissement des finances publiques, la baisse des impôts. "Nous ne voulons pas financer cela par de la dette mais de la cration de richesse."

"Nous avons atteint la côte d'alerte" en matière de finances publiques répète le minsitre de l'Économie qui envoie un message à l'opposition: "Tout n'est pas possible. Le compromis ne sera pas le reniement de cette ligne rouge."

Le déficit devrait ainsi rester contenu à 5% du produit intérieur brut (PIB) en 2022 et 3% en 2027. L'impact de ces mesures sera en effet compensé par des recettes fiscales supérieures aux prévisions initiales a déclaré le ministre.

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC