Ces raisons qui ont poussé Benoît Hamon à quitter la vie politique
Benoît Hamon quitte le monde politique. Il l’annonce dans un entretien au Monde, dans lequel il regrette l’impuissance des politiques. Il estime que Metoo a plus fait pour le féminisme que toutes les politiques réunies, que les citoyens ont plus d'impact sur la question du climat que tous les ministre de l'Écologie réunis.
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Il quitte la politique pour devenir directeur général de Singa, une ONG qui s’occupe des migrants et des réfugiés, parce qu’il pense qu’il peut y avoir de futures Marie Curie qui dorment sous la tente porte de la Chapelle.
À 54 ans, c’est une page qui se tourne pour cet homme qui jusque-là avait consacré sa vie à la politique. Il milite à l’Unef lorsqu’il est étudiant en histoire en Bretagne, sa région d’origine. Il devient président des jeunes socialistes à la fin du règne de François Mitterrand.
Une longue série de défaites politiques
Il travaille sous Jospin au cabinet de Martine Aubry avec ses copains Olivier Faure et Anne Hidalgo. Et il réfléchit déjà à l’idée d’un revenu universel. Il est rocardien comme son autre copain Manuel Valls. C’est un vrai politique au sens manœuvrier du terme, très à l’aise dans les luttes de pouvoir.
Sous François Hollande, il devient ministre de l’éducation, c’est sans doute le sommet de sa carrière. Mais ce sera court. Il ne reste en fonction que 5 mois, viré pour persiflage avec Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti.
Quand il se présente ensuite à la primaire socialiste, personne ne croit en ses chances et il l’emporte à la surprise générale devant Manuel Valls et Arnaud Montebourg. Mais, après cette victoire inattendue, il n’y aura plus que des défaites. 6% à la présidentielle de 2017, battu au premier tour des législatives suivantes, 3% aux Européennes de 2019. Il quitte la politique aujourd’hui, mais à vrai dire les électeurs l'avaient déjà un peu quitté.
Humainement, on peut tout lui reprocher m’a dit une de ses collaboratrices, tout lui reprocher sauf de “se la péter”. Il est simple et direct, il parle au secrétaire comme aux puissants. Il peut se serrer à quatre personnes sur la banquette arrière de sa voiture de ministre, ce qui est absolument interdit. Dans son bureau à Bercy, il avait un poster de Mohamed Ali, avec la devise du boxeur américain: “Flotte comme un papillon, pique comme une abeille”.