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Colère des agriculteurs: l'Elysée veut éviter un enracinement du mouvement

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Le Premier ministre, Gabriel Attal, reçoit ce lundi soir les syndicats d'agriculteurs. Ces derniers dénoncent depuis plusieurs jours des charges trop élevées et des normes environnementales trop lourdes. Sur le terrain, le mouvement dure. L'opération de blocage sur l'autoroute A64, qui relie Toulouse à Bayonne, est toujours en cours depuis jeudi soir.

Gabriel Attal reçoit ce lundi soir la FNSEA et le syndicat des Jeunes agriculteurs pour tenter d'apaiser la gronde qui monte chez les agriculteurs. Depuis la semaine dernière, la colère des paysans ne retombe pas dans le Midi avec notamment le blocage de l'autoroute A64 à Carbonne, près de Toulouse, de la nationale 124 à l'Isle-Jourdain, dans le Gers, et des rassemblements aussi devant des administrations ou sur des ronds-points. Et le mouvement pourrait s'étendre.

Les agriculteurs réclament une meilleure prise en compte du monde agricole et dénoncent des charges financières et des normes environnementales, trop lourdes.

Afin d'apaiser cette colère, le ministre de l'Agriculture a annoncé que le projet de loi sur l'installation de nouveaux agriculteurs qui devait être présenté cette semaine en Conseil des ministres, allait être reporté de "quelques semaines". Marc Fesneau souhaite ajouter à ce projet de loi "un paquet de simplification".

Un risque de durcissement?

Un conseiller de l'exécutif est formel: la gestion de la crise est élyséenne. "Le président n'a pas envie de commencer l'année par un mouvement social. Il veut le couper à la racine", dit-il. En plus des ministres sur le pont, l'Élysée dépêche d'ailleurs les préfets à la rencontre des agriculteurs.

"Ça peut durer, se durcir", s'inquiète un cadre de la majorité. Alors il plaide pour que ce lundi après-midi, Gabriel Attal dise aux syndicats reçus à Matignon que "l'administration va aider le monde agricole plutôt que le contrôler". Mais encore faut-il que ces organisations aient vraiment la main et c'est ce qui interpelle un député macroniste qui fait référence aux “Gilets jaunes”, émancipés du champ syndical.

La menace est aussi politique et le patron du RN en tête des sondages pour les européennes le sait. “S'il y avait un mouvement type 'Gilets jaunes', Jordan Bardella serait le plus heureux des hommes", dit un élu Renaissance.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours