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Colère des agriculteurs: pourquoi les produits ukrainiens figurent parmi les revendications

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La France n'est pas le seul pays européen à voir ses agriculteurs manifester. Plusieurs états membres dénoncent notamment les importations de produits ukrainiens qui se sont accélérées depuis le début de la guerre.

La Commission européenne réunit ce jeudi tous les acteurs de la chaîne alimentaire, dont les organisations agricoles, dans le cadre d'un "dialogue stratégique" sur l'avenir de l'agriculture et pour tenter de calmer le jeu, alors que la colère des agriculteurs embrase plusieurs Etats membres.

Même si les revendications sont multiformes et différentes selon les régions, c'est bien l'Europe et son Pacte vert, avec sa stratégie de réduction des pesticides et son soutien à la biodiversité, qui font figure de repoussoir sur tout le continent.

Les agriculteurs se plaignent notamment des importations de produits ukrainiens, qui ont explosé depuis le début de la guerre et la levée des restrictions par l'Europe, en solidarité avec Kiev. Sa prolongation d'un an est en discussion, la Commission européenne doit se prononcer dans les prochains jours.

L'ouverture des frontières pour les produits agricoles ukrainiens a provoqué l'afflux massif de sucre, de volailles, d'œufs et de céréales.

“Ce sont des volumes qui ont été multipliés par 20 en ce qui concerne le blé”, indique le numéro 2 de la fédération des céréaliers français, Philippe Heusele. Il rappelle que les pays voisins de l'Ukraine sont les plus touchés, ce qui explique que les agriculteurs polonais ou hongrois soient les premiers mobilisés.

Une conséquence sur les prix en France

Mais selon lui, ces importations pèsent, en bout de chaîne, sur les revenus des agriculteurs français.

“Il y a un effet domino qui se fait ressentir très rapidement. Il n’y a pas vraiment de blé ukrainien qui arrive en France, les Français continuent de manger du blé français. Néanmoins, les prix auxquels ce blé français est payé subissent de plein fouet la pression des volumes ukrainiens sur d’autres marchés”, explique-t-il.

Les syndicats agricoles demandent de mettre fin à ces importations, mais Bruxelles pencherait plutôt pour une prolongation d'un an, assortie de mesures de sauvegarde. Autrement dit, laisser aux Etats membres plus de latitude pour les limiter.

Victor Joanin avec Guillaume Descours