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Police-Justice

"On comprend ces agriculteurs": pourquoi la police n'intervient pas sur les blocages

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La pression monte partout en France puisque le mouvement des agriculteurs continue de gagner du terrain. De nouveaux blocages naissent et à chaque fois avec une forme d'indulgence du gouvernement, qui demande une "grande modération" dans le maintien de l'ordre.

La journée de mercredi est le symbole de la tension qui monte chez les agriculteurs. Pourtant, la réponse des autorités est toujours la même: pas de rapport de force musclé avec les agriculteurs.

Dans une circulaire envoyée aux préfets mercredi soir, Gérald Darmanin rappelle la "grande modération attendue des forces de l'ordre" et souligne qu'elles sont autorisées à intervenir "dans le seul cas où l'intégrité des personnes serait menacée ou les bâtiments exposés à de graves dégradations". Les policiers sont présents, mais n'interviennent pas pour le moment sur les différents lieux de blocage.

D'abord, il y a une forme d'empathie entre deux corps de métier, comme l’avoue Johann Cavallero, représentant du syndicat Alliance Police Nationale.

“La police comprend ces agriculteurs. Même nous en ce moment, on est en mobilisation donc on comprend tout ça”, indique-t-il.

Une question politique avant tout

Mais surtout, les policiers répondent à des ordres et pour l'instant, le ministère de l'Intérieur a demandé aux préfets la plus grande modération. “Les CRS, pour intervenir, ils ont besoin d’une réquisition du préfet. On voit des services qui sont mobilisés, mais on n’a toujours pas l’ordre pour intervenir. De toute façon, le maintien de l’ordre en France, c’est une question politique”, assure Johann Cavallero.

C'est uniquement en dernier recours que les effectifs de maintien de l'ordre seront autorisés à intervenir, selon l'Intérieur. Des affrontements risqués que les policiers eux-mêmes redoutent.

“Quels moyens, nous les policiers, avons face à des tracteurs ou autres engins? Donc ça va être difficile d’intervenir. Donc, effectivement, en cas d’affrontement, il peut y avoir des blessés des deux côtés, ce qu’on ne souhaite pas”, pointe-t-il.

Aucun deux poids deux mesures par rapport à d’autres mobilisations, se justifient les forces de l'ordre, mais une logique d'apaisement et de désescalade souhaitée par le gouvernement.

Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours