Colleur d’affiche pour Asselineau, je mets son portrait partout où il est susceptible de rester longtemps

- - AFP
Mimoun est militant UPR et colleur d'affiche pour François Asselineau. Il gère la délégation des Hauts-de-Seine de l'UPR. Il est aussi candidat aux législatives sur la circonscription Clichy-Levallois. Il est médiateur à la mairie de Clichy-la-Garenne, et a commencé à militer et à coller des affiches pour François Asselineau en 2014, à l'occasion des élections européennes.
"Nous sommes une quarantaine de colleurs d’affiches pour François Asselineau dans les Hauts-de-Seine. Sur Paris et sa proche banlieue, on est une centaine de colleurs actifs. Chacun est en charge d'un secteur sur lequel il va coller des affiches. Libre à lui de les coller où il le souhaite. C'est en fonction du temps de chacun. On colle quand on peut, en dehors de nos horaires de travail, souvent le soir. Là, je viens de récupérer 20.000 affiches, qu'on stocke et qu'on distribue à nos petites équipes autonomes.
Dans les villes il y a des panneaux pour l’affichage municipal, pour l'affichage d'opinion et pour l'affichage libre, sur lesquels on peut retrouver les affiches pour les candidats au milieu de celles pour des rappeurs. Certains d'entre nous font de l'affichage libre, d'autres ne font que de l'affichage sauvage. Si on ne faisait que de l'affichage libre, on ne tiendrait pas.
"Des affiches sur le périphérique, les ponts, les piliers…"
Au départ nous étions très peu de militants à l'UPR: dans mon secteur des Hauts-de-Seine nous n'étions que deux. On ne pouvait pas lutter en matière d'affichage avec les autres partis politiques, dont certains emploient des sociétés pour coller leurs affiches. Donc dès qu'on en collait une sur les endroits habituels, elle était immédiatement recouverte. C'était peine perdue.
Du coup, l'idée nous est venue d'aller là où il y a le plus de fréquentation et là où elles pouvaient rester le plus longtemps possible. Le périphérique parisien, les ponts d'autoroutes, les piliers… François Asselineau ne passait pas dans les médias et les gens ne le connaissaient pas. Alors on s'est dit qu'on allait le faire connaître en mettant son portrait partout où il serait susceptible de rester longtemps. On ne va pas coller dans une rue où notre affiche va être à chaque fois décollée ou recouverte, ça ne vaut pas la peine. Peu d'autres colleurs font comme nous, mais on constate que les autres partis commencent à s'y mettre.
"On ne va pas mourir pour une affiche"
Personnellement, je n'ai jamais pris de risques: on ne va pas mourir pour une affiche. Quand on va coller sur le périphérique, on attend les fermetures pour travaux ou sinon on descend le talus sur le côté, sans traverser les voies, et on colle sur les frontons ou le mobilier urbain. On recolle sur le FN, sur les affiches de Nicolas Miguet, sur celles du Front de Gauche. L'avantage du 'périph' et des grands axes routiers, c'est qu'une fois que vous avez collé une affiche, elle est visible pendant un mois ou deux. Ce n'est pas comme sur les panneaux d'affichage libre où parfois on est obligé d'aller coller deux fois par jour au même endroit.
Il y a des endroits où on se bat pour être présents, comme près du Parc des expositions de la Porte de Versailles, où se déroule notamment le Salon de l'Agriculture. Un lieu très passant. Là, on colle sur les piliers qui soutiennent le périphérique. Si vous mettez à hauteur d'homme, on va vous arracher votre affiche, donc on vient avec notre perche pour la mettre le plus haut possible.
"Les colleurs de la France insoumise ne nous respectent pas"
Il y a des colleurs d'affiches avec lesquels on noue des pactes de non-agression: on se répartit les panneaux et les endroits à afficher. Nous, sur certains panneaux, on laisse de la place pour les autres à côté de nos affiches. Les seuls qui ne nous respectent pas, ce sont les militants de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui recollent systématiquement leurs affiches sur les nôtres. 'Nous on ne négocie pas avec l'opposition', m'a répondu l'un d'entre eux. On leur a dit: 'tant pis, on va vous recoller'. Mais avec les autres, même ceux du Front national, ça se passe bien. Chacun colle de son côté, il n'y a pas de guerre entre colleurs."