De la gauche au RN, la classe politique salue le courage de l'étudiante iranienne arrêtée après s'être dévêtue

Une femme dévêtue en signe de protestation contre le harcèlement de miliciens des Gardiens de la révolution à l'université Azad de Téhéran, en Iran, le 2 novembre 2024 - UGC / UNKNOWN / AFP
La classe politique française a salué lundi 4 novembre le courage de l'étudiante iranienne, arrêtée à Téhéran après s'être dévêtue, y compris les responsables du Rassemblement national ce qui a déclenché la colère de la députée socialiste Ayda Hadizadeh, née en Iran.
La vidéo de cette jeune femme, arrêtée par la police des moeurs à Téhéran après s'être dévêtue en signe de protestation le 2 novembre, a été largement partagée et commentée par les politiques sur les réseaux sociaux.
"Ça me donne envie de hurler !"
Le président du RN Jordan Bardella a évoqué sur X "une leçon pour certains dirigeants occidentaux, dont les compromissions et les reculs face à l'islamisme font courir aux femmes un danger existentiel".
"Ça me donne envie de hurler !", s'est indignée auprès de l'AFP Ayda Hadizadeh, dénonçant l'"instrumentalisation abjecte" du "courage immense des femmes iraniennes" par l'extrême droite. "Le RN est aux abonnés absents dès qu'il s'agit de soutenir le droit des femmes", a-t-elle ajouté.
"Si cette jeune femme avait demandé l'asile politique en France, elle aurait été cataloguée par le RN comme 'une non-chance' pour la France", a poursuivi la députée, faisant référence à des propos tenus en 2023 par Jordan Bardella qui avait assuré "ne pas voir la plus-value" pour la France d'accorder l'asile à des femmes afghanes victimes du régime des talibans.
L'arrestation de cette iranienne a également relancé le débat autour du port du voile en France. "Notre corps, et tout ce que l'on met - ou pas - pour le vêtir, nous appartient", a écrit la députée écologiste Sandrine Rousseau.
À droite, Michèle Tabarot (LR) a salué d'un "acte héroïque" dont "beaucoup en France devraient s'inspirer au lieu de prétendre que le port du voile relève d'un choix". Et Eric Ciotti écrit : "Puisse sa liberté guider tout un peuple et éclairer les zélateurs du voile en France".
"Tant que des pays obligeront les femmes à porter le voile, il ne peut pas être un bout de tissu comme un autre", estime de son côté Mme Hadizadeh, qui considère que ce débat doit "s'organiser au sein de la communauté musulmane en laissant le choix de la liberté".