Décès de Badinter: "Parvenir à l'abolition universelle" de la peine de mort, plaide Richard Sedillot

Robert Badinter, ancien ministre de la Justice et artisan de l'abolition de la peine de mort en France en 1981, est décédé vendredi à l'âge de 95 ans. L'avocat Richard Sedillot, porte-parole de l'association "Ensemble contre la peine de mort", a réagi ce samedi sur RMC à sa disparition. L'avocat en a également profité pour plaider la cause de l'abolition universelle, afin de supprimer "cette peine barbare dans le monde".
"Lorsque l'Etat pratique la peine de mort, il suggère lui-même que la violence est possible"
"Je lui dirais merci", a déclaré Richard Sedillot, à propos de Robert Badinter. "Son combat a été essentiel. Lorsque l'Etat pratique la peine de mort, il suggère lui-même que la violence est possible" a estimé l'avocat spécialisé dans les qustions de droits civils et de l'humain. "Une justice qui tue ne peut pas être une justice", a-t-il rappelé, citant l'ancien Garde des Sceaux.
L'avocat a également battu en brèche l'idée qu'une peine de mort active permettait à a criminalité de baisser. "Le taux de criminalité au Texas qui pratique la peine de mort, est 40 fois plus élevé qu'en Toscane qui a été le premier Etat a interdire la peine de mort", a-t-il exposé en exemple. "La pratique la peine de mort suggère la légitimité de la violence".
Le retour de la peine de mort en France juridiquement "quasi impossible"
Interrogé si peine de mort était menacée en France, Richard Sedillot a estimé que le risque était "théorique". "A l'initiative de Robert Badinter puis de Jacques Chirac, qui était aussi un grand abolitionniste, la réintégration de la peine de mort dans l'arsenal judiciaire est quasi impossible. Cela serait difficile aujourd'hui".
"Supprimer cette peine barbare" dans le monde
"Je suis intiment convaincu qu'on ne doit pas remettre sur le tapis le débat de l'abolition de la peine de mort. La seule question qu'on doit se poser aujourd'hui, c'est comment faire pour parvenir à l'abolition universelle, de faire supprimer cette peine barbare partout dans le monde. La peine de mort frappe toujours les plus pauvres", a rappelé Richard Sedillot.