"Des ratés de la société civile": après Hidalgo, un autre maire de Paris épinglé pour des frais surprenants

La tempête des notes de frais ne faiblit pas à Paris. Après Anne Hidalgo elle-même, fustigée pour ses notes de frais et notamment ses frais de représentation, c'est au tour du maire PS du 18e Eric Lejoindre, d'être épinglé pour son utilisation de l'argent public.
Entre 2020 et 2024, l'élu a ainsi dépensé 35.557 euros. Dans son cas, les montants sont raisonnables mais interrogent. L'élu a ainsi fait passer en frais de représentation 5 euros de pourboire chez le coiffeur le jour du réveillon 2020 à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) loin de sa circonscription, des pizzas au Nutella et des menus enfants ou encore un déjeuner en solo (pratique interdite par la Cour des comptes) et des sweats à capuche.
Autre note de frais qui fait bondir l'opposition, un chic restaurant pour 2 à Montmartre pour 244 euros, quelques heures après avoir communiqué sur sa participation à une distribution alimentaire dans un quartier défavorisé de son arrondissement.
"Grâce à leurs mandats, ils bouffent grâce à notre pognon"
De quoi faire hurler les Grandes Gueules: "Les sorties de route sont plus fréquentes que les tenues de route", déplore le docteur Jérôme Marty qui s'émeut de voir des dépenses pour les 3 enfants de l'élu prise en charge par l'argent public et les impôts des Parisiens. "Dans un petit village, le type qui fait ça, tu ne le retrouves plus" à la tête de la mairie.
Mourad Boudjellal lui, est moins mesuré: "Ces gens veulent être élus juste pour profiter de ces avantages et uniquement pour ça", tacle-t-il sur RMC et RMC Story. "C'est de là que vient le bordel dans notre pays. On a une bande de ratés de la société civile qui par leur côté consensuel et leur bonne gueule, ont réussi à prendre le pouvoir de partout et profiter de tout ces avantages!".
"S'ils n'étaient pas élus, je ne sais pas ce qu'ils foutraient de leur vie, s'ils mangeraient à leur faim tous les jours. Mais grâce à leur mandat, ils bouffent et vivent largement sur la République et notre pognon", ajoute l'entrepreneur.
"Nous on n'a pas le temps de se présenter, parce qu'on a des salaires à faire, des obligations et l'honnêteté de dire qu'on ne serait pas capable d'améliorer les choses dans notre pays", poursuit Mourad Boudjellal.
"Quand on voit les frais d'Anne Hidalgo, ses frais téléphoniques en Polynésie, ça fait peur, elle devrait être en prison", ajoute-t-il très remonté
Les maires peuvent bénéficier d'une indemnité pour couvrir leurs frais de représentation, indemnité qui doit être votée par le Conseil municipal chaque année et dépend des mairies. À Paris, cette indemnité atteint 20.000 euros par an.
Les explications de l'entourage du maire
"Je n’arrive plus à comprendre ce qui est considéré comme une "note de frais" de ce qui ne l’est pas ? En fait, tout ce qui relève de "vivre" devient une note de frais parce qu’on est "élu" ? Dans quel genre de monarchie fait-on encore cela?", s'étonne sur X Paul Hatte, conseiller de Paris et élu dans le 17e arrondissement.
De son côté, l'entourage d'Eric Lejoindre évoque dans les colonnes du Figaro "une opération de diversion sur les affaires de Rachida Dati", la ministre de la Culture, maire LR du 7e arrondissement et fervente opposante d'Anne Hidalgo qui vise la mairie de Paris en 2026.
"Il n’y a pas de sujet. Comme tous les maires d’arrondissement, Eric Lejoindre justifie auprès de l’administration chaque année l’utilisation qu’il fait de cette enveloppe, légale, qu’il ne consomme d’ailleurs pas dans son intégralité", ajoute l'entourage de l'élu qui devrait s'exprimer prochainement sur le sujet.