Discuter avec Emmanuel Macron ou rester fidèle au NFP? Désaccord stratégique au PS

Emmanuel Macron rentre ce vendredi soir de Serbie, où il est en voyage officiel. En attendant, la France est toujours sans Premier ministre, depuis 54 jours. Le président a dit, jeudi soir, faire "tous les efforts" dans sa recherche d'un nouveau Premier ministre pour "aboutir à la meilleure solution pour le pays".
Mais pour l'instant, la situation politique est bloquée et c’est dans ce contexte, que se tiennent jusqu’à samedi les universités d’été du Parti socialiste, à Blois. Sur place, militants et élus débattent et sont en désaccord sur la stratégie à adopter vis-à-vis d’Emmanuel Macron.
Revenir à la table des discussions avec Emmanuel Macron, comme le proposent certains au PS, c'est inenvisageable pour Céline Gillier, élue en Île-de-France.
“On va trahir cette union de la gauche pour aller avec des macronistes jusqu'à la droite. Et en plus, on se fait imposer notre agenda politique par le président de la République. C’est ça qui ne me va pas”, indique-t-elle.
Se distinguer de LFI, nécessaire?
Discuter n’est pas trahir, lui répond Baptiste Ménard, adjoint au maire dans une commune des Hauts-de-France. “Nous ne sommes pas dans la compromission. D’ailleurs, le terme de cohabitation est très clair. Nous affirmerons notre ligne politique. Donc le Front républicain, ce n’est pas le programme du NFP, ce n’est pas le programme des Républicains, et ce n’est pas le programme des macronistes”, assure-t-il.
Il faudra alors faire des compromis sur le programme, mais tous les socialistes demandent au moins l’abrogation de la réforme des retraites. Le maire de Montpellier, Michael Delafosse, insiste aussi pour que le PS se distingue de LFI.
“LFI s’engage dans des stratégies d’outrance. Les électeurs doivent nous entendre non pas parce qu’on crie, mais parce qu’on propose”, indique-t-il.
D’autres refusent d’exclure les insoumis de l’alliance pour deux raisons. Ils votent très souvent les mêmes textes que les socialistes à l'Assemblée. Et LFI est indispensable pour convaincre l’électorat populaire de voter à gauche et gagner les prochaines élections.