"On ne peut pas tourner la page": 3 ans après le meurtre de Lola, le voisinage toujours sous le choc

Trois ans quasiment jour pour jour après le meurtre de la petite Lola, le procès de Dahbia Benkired, l'accusée, s'ouvre ce vendredi devant la Cour d'assise de Paris. Elle est soupçonnée d'avoir torturé, violé et assassiné la fillette de 12 ans.
Le corps de Lola avait été retrouvé dans une malle, à quelques dizaines de mètres de chez elle, dans le 19e arrondissement de Paris le 14 octobre 2022. Le supplice qu'avait imposé l'accusée à la fillette avait beaucoup fait réagir à l'époque. Et trois ans plus tard, ce meurtre, la disparition de Lola continue de hanter le quartier où elle vivait.
"Même trois ans après, c'est trop tôt pour parler"
Dans le hall du bâtiment où vivait Lola et sa famille, beaucoup d'habitants fuient notre micro. "Même trois ans après, c'est trop tôt pour parler", s'excuse une ancienne voisine. "On vit dans un bâtiment qui nous rappelle cette histoire au quotidien...", regrette une autre.
“On ne peut pas tourner la page parce que c’était une petite fille du quartier, de notre école”, confie Gwen sur le trottoir d'en face devant l'école où elle travaille. C’est là que Lola a été scolarisée.
“La douleur est encore extrêmement présente. Aujourd’hui, on est encore très très touché par son départ. On ne l’évoque pas trop. C’est un souvenir qui est extrêmement douloureux. Lola, elle fera partie de ma vie, ce sera une faille dans mon cœur. Il n’y a pas une journée où je ne penserai pas à elle”, assure-t-elle.
Inquiétude chez les parents d'élèves
Elle ne se rendra pas en revanche au procès. “Je suis très lâche. Ça va être très très dur émotionnellement surtout de se retrouver face à l’accusée. On pourrait avoir envie des fois d’aller se faire justice soi-même ou de l’insulter. Il faut se contenir et je pense que c’est très dur”, appuie-t-elle.
En hommage à Lola, son portrait, en mosaïque, a été accroché sur la façade de l'immeuble où vivait la famille. “Ça fait partie de mon quotidien. Chaque fois que je passe devant l’entrée de chez elle, j’y pense d’autant que j’ai un gamin de son âge”, confie une voisine.

Des parents présents plus nombreux à la sortie des établissements scolaires du quartier depuis le meurtre de Lola. Lisa, par exemple, accompagne ses deux enfants au collège tous les jours.
“Même pour cinq minutes de marche, j’ai peur. On a peur d’envoyer nos enfants même se promener avec leurs amis, on est obligé de les appeler sans arrêt pour les surveiller”, souffle cette maman.
Tous vont suivre évidemment le procès qui s'ouvre ce vendredi pas forcément pour qu'il apaise leur angoisse, mais surtout pour essayer de comprendre pourquoi Lola a été tuée.