Dissolution, remaniement... Après l'échec sur la loi immigration, quelles solutions pour l'exécutif?

Pas question d'apparaître abattu une seule seconde. Au lendemain du vote de la motion de rejet contre le projet de loi immigration et après avoir présenté sa démission au président de la République, qui l'a refusée, Gérald Darmanin est de retour sur le terrain, en visite dans un commissariat de région parisienne. Le ministre de l'Intérieur est "à la tâche et déterminé", insiste son entourage.
Une façon d'atténuer l'image d'un Gérald Darmanin affaibli et à la méthode contestée. Mais au-delà, des échanges avec les policiers ce mardi matin, la principale activité du ministre de l'Intérieur dans les prochaines heures sera de trouver les moyens de faire voter son texte. Selon les informations de RMC, la réunion de crise de lundi soir n'a pas été conclusive.
Et deux options restent toujours sur la table: un renvoi du texte au Sénat ou la convocation d'une commission mixte paritaire.
Dans les deux cas, le rapport de force sera largement en faveur de la droite. Il faut donc s'attendre à un nouveau durcissement du texte sur la question des conditions du rapprochement familial par exemple, sur celle encore de l'Aide médicale d'Etat ou des visas sur les métiers en tension.
"Le début d'une grave crise politique"
En tout cas, "c'est le début d'une grave crise politique" confie à RMC un proche d'Emmanuel Macron. La preuve que, malgré leurs différences, les oppositions peuvent désormais se liguer en toutes circonstances pour mettre le gouvernement en échec. "Si l'on ne fait rien aujourd'hui, on ne fera plus rien d'ici à la fin du quinquennat" prédit un député macroniste.
Et c'est là que revient le scénario d'une dissolution. Attention, prévient un parlementaire de droite, "la dissolution serait de la chair à canon pour la majorité". "Si le RN fait le double de son score de 2017, on sera bien avancé", ajoute-t-il.
Autre carte dans le jeu d'Emmanuel Macron, un remaniement avec un changement de Premier ministre. Une solution là encore imparfaite et qui ne résoudra pas le problème d'une majorité relative.