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Élections régionales: les cinq enjeux du second tour

Zohra Bitan et Thomas Porcher

Zohra Bitan et Thomas Porcher - RMC

Si deux électeurs sur trois (66,7%) ont boudé les urnes au premier tour des régionales, le scrutin n'est pas dénué d'enjeux. Tour d'horizon des points chauds à surveiller avant le second tour dimanche.

Abstention, front républicain, prime aux sortants, tremplin pour 2022 et score des nationalistes corses: voici cinq enjeux du second tour des régionales dimanche. 

  • L'abstention

Deux électeurs sur trois (66,7%) ont boudé les urnes au premier tour. Un record historique attribué par les politologues à différentes raisons comme les enjeux nationaux qui ont marqué une campagne qui aurait dû traiter les problèmes locaux, le manque de visibilité des compétences des exécutifs régionaux ou encore un désintérêt croissant pour la politique. A moins d'une surprise, le second tour ne devrait pas connaître dimanche de rebond spectaculaire de la participation, même dans les régions où le score s'annonce serré comme en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

  • Le front républicain

A moins d'un an de la présidentielle, sa solidité sera mise à l'épreuve en Paca où le sortant LR Renaud Muselier affronte dans un duel au coude-à-coude le RN Thierry Mariani. Arrivé troisième au premier tour, le chef de file écologiste de l'union de la gauche Jean-Laurent Félizia s'est retiré de la course pour barrer la route au Rassemblement national. Selon un sondage Ifop, moins d'un électeur sur deux de M. Félizia envisage de se rendre aux urnes pour y déposer un bulletin LR, contre deux sur trois en 2015 lorsque le RN avait échoué de peu dans la conquête de cette région.

  • La prime aux sortants

Les présidents sortants issus de la droite et du PS ont viré en tête du premier tour. Certains comme le LR Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, l'ex-LR Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France et la PS Carole Delga en Occitanie partent largement favoris lors du second. Il reste toutefois plusieurs régions où le sortant devra encore batailler dimanche pour être reconduit. Il s'agit de Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Bretagne, Grand Est voire l'Ile-de-France.

  • Le tremplin pour 2022

A droite, trois présidents sortants attendaient ces élections régionales comme un tremplin pour se lancer dans la course à l'Elysée. Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France et Valérie Pécresse en Ile-de-France, qui se sont engagés à se retirer de la vie politique en cas de défaite, partent favoris dans leurs régions respectives, tout comme Laurent Wauquiez dans la sienne. En fonction de leur performance, ils pourront prétendre à porter les couleurs de la droite à la présidentielle en 2022.

A gauche, c'est l'unité qui est mise à l'épreuve à défaut de disposer d'un candidat qui s'imposerait. C'est le cas en Ile-de-France et dans les Pays de la Loire, la seule région susceptible de basculer à gauche si l'écologiste Matthieu Orphelin l'emporte face à la sortante LR Christelle Morançais.

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CARTE INTERACTIVE - Elections régionales: découvrez les résultats en temps réel
CARTE INTERACTIVE - Elections régionales: découvrez les résultats en temps réel © RMC
  • La Corse

Au premier tour, la Corse a enregistré le taux de participation le plus élevé (57%) et les nationalistes, bien que divisés, ont obtenu 57,7% des suffrages exprimés. Un score supérieur à leurs résultats additionnés au premier tour des territoriales en 2017 (52,1%). Pour le second, le président autonomiste sortant du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni, arrivé en tête au premier tour, a écarté une nouvelle coalition nationaliste. En fonction de leur score, ils pourraient se sentir renforcés pour demander de nouvelles compétences à l'Etat.

Le président sortant de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, victime de la désunion nationaliste, ne sera sur aucune liste au second tour et quittera ainsi une Assemblée où il siégeait depuis 29 ans.

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La rédaction avec AFP