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Eric Ciotti tacle Jean-Luc Mélenchon et Pap Ndiaye: "Dire que la police tue, c'est une abomination"

La passe d'arme entre droite et gauche sur les violences policières continue après la mort d'une passagère de 22 ans, tuée par des tirs policiers à Paris samedi. Ce mercredi, sur RMC, c'est Eric Ciotti qui s'en est pris à Jean-Luc Mélenchon, mais également à Pap Ndiaye, le ministre de l'Education nationale, lui prêtant des propos datant de 2020.

La famille de la passagère tuée samedi par les tirs de policiers après un refus d'obtempérer à Paris, va porter plainte contre X, selon BFMTV. La veille, la garde à vue des trois policiers impliqués a été levée, sans poursuites. Cet énième drame a entraîné une nouvelle levée de boucliers à gauche où l'on s'est empressé de dénoncer les violences policières, avant la traditionnelle contre-attaque à droite où, a contrario, on défend mordicus la police.

Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France Insoumise, a déploré "la peine de mort" pour un refus d'obtempérer, assurant que la police tuait. "La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?", avait également lancé le député des Bouches-du-Rhône sur Twitter.

"Une provocation électorale"

Des propos qui ont sans surprise, donc, entraîné une réaction à droite. "C'est une abomination de monsieur Mélenchon, c'est une honte de dire cela, C'est une provocation électorale", a déploré ce mercredi sur RMC Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes. "La police a tout mon soutien et exerce ses missions dans des conditions de plus en plus difficiles. Chaque heure, un policier ou un gendarme est blessé en service", a-t-il rappelé.

"C'est une profession extraordinairement exposée. Les policiers sont le dernier pilier qui protège la République de la loi des gangs, des bandes, de la violence, de ceux qui accaparent le pouvoir dans des quartiers entiers et même des villes entières. Il faut soutenir l'uniforme de la République. Nous avons vu ces affaires dramatiques qui sont l'objet d'une exploitation politique honteuse de la part de personnes qui jouent avec la sécurité des Français. On n'a pas le droit de remettre en cause la police", a assuré Eric Ciotti.

"On n'a pas le droit de remettre en cause la police"

Le député des Alpes-Maritimes en a profité pour s'en prendre au nouveau ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye, cible de nombreuses attaques de la part de la droite depuis sa nomination. "On n'a pas le droit de remettre en cause la police. Je le dis pour Jean-Luc Mélenchon mais aussi pour Pap Ndiaye qui avait eu, avant d'être ministre de l'Éducation nationale, l'outrecuidance de dire que la police était de façon systémique, raciste et violente", a-t-il lancé.

En juin 2020, après la mort de George Floyd, un afro-américain tué par des policiers aux Etats-Unis, Pap Ndiaye avait en fait dénoncé le déni d'une partie de la classe politique en France concernant les violences policières. "Il y aurait des violences policières aux Etats-Unis mais pas en France puisqu'on vous le dit et que nous sommes d'ailleurs en République, avait-il assuré sur France Inter. Il y a un déni alors que le défenseur des droits a parlé de discrimination systémique à propos des policiers du 12e arrondissement notamment. On ne peut plus renvoyer cette question à un autre pays, comme si nous, nous étions miraculeusement protégés d'une réalité pourtant évidente, celle d'une partie de la jeunesse française: les contrôles aux faciès, les difficultés avec la police et parfois les violences." Des propos légèrement éloignés de ceux que lui prête ce mercredi matin Eric Ciotti.

G.D.