Refus d'obtempérer à Paris: des témoignages de riverains vont dans le sens de la police
Le conducteur blessé par les tirs de policiers samedi à Paris a été placé en garde à vue ce mardi pour "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique". Les trois policiers qui ont fait feu et ont mortellement touché la passagère de 21 ans, sont quant à eux sortis libres, sans poursuite, de garde à vue. Une information judiciaire a cependant été ouverte pour retracer précisément le déroulement des faits.
Quatre jours après les faits, deux versions s’opposent toujours. D’un côté, les forces de l’ordre affirment avoir fait feu sur le véhicule qui risquait de les renverser. De l’autre, un passager de la voiture nie, affirmant que la voiture était à l’arrêt quand elle a été la cible des tirs.
Samedi soir, derrière le comptoir de sa boutique, ce commerçant est alerté par des cris. Une altercation éclate entre des policiers à vélo et les passagers d'une voiture.
“J’ai vu la police en train d'interpeller une voiture. Ils disaient au chauffeur de couper le moteur. Ils sont restés une minute sur place alors que le chauffeur refusait de couper le moteur. Ils ont essayé de casser la vitre, mais le chauffeur refusait d'obtempérer. Il est parti à vive allure et quelques secondes, après, il y a eu des coups de feu. J’ai eu peur parce qu’il n’y en a pas eu qu’un, mais deux ou trois”, raconte-t-il.
Une version partagée par plusieurs résidents
Tous les habitants du quartier décrivent ce même scénario. Beaucoup s'intéressent à la scène après avoir entendu les coups de feu. Mais le temps de regarder, quelques secondes après, la voiture a déjà parcouru plusieurs dizaines de mètres.
Preuve de son démarrage en trombe, une photo que nous montre un habitant, prise depuis son balcon. On y voit les traces de pneus laissées sur la route par la voiture. D'autres voisins affirment aussi avoir vu les vélos des policiers écrasés par le véhicule au moment de sa fuite.