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Fatigue, rythme: les députés ont-ils raison de se plaindre? Ca fait débat sur RMC

Des lois qui s’enchaînent, des débats le soir, le week-end, la nuit… Le rythme de travail à l’Assemblée est devenu insupportable pour certains députés. A tel point que le président de l’Assemblée, François de Rugy, a appelé le gouvernement à "mettre de l’ordre dans l’ordre du jour". Certains députés sont à bout de fatigue…

Lois qui s'enchaînent, débats interminables, y compris le week-end et la nuit... Les députés n'en peuvent plus! Les plus assidus siègent 80 heures par semaine: "Ce n'est pas le fonctionnement normal d'une assemblée et cela ne permet plus de faire de bonnes lois en quelque sorte", a même plaidé François de Rugy, président de l'Assemblée nationale.

"La réforme la SNCF, la loi Elan, la loi Alimentation et agriculture… Le printemps est chargé. Embouteillé disent certains. "Le travail parlementaire est asphyxié", selon le Parti socialiste. Ce n’est pas la bonne manière de légiférer", ajoutent Les Républicains.

Pour les centristes Philippe Vigier et Franck Riester, le rythme est impossible à tenir. "Quand pendant 15 jours de suite vous siégez du lundi au dimanche jour et nuit, vous êtes en capacité de faire du bon boulot? Certainement pas. Vous avez 150 députés dans l'hémicycle qui sont crevés et n'ont plus la même capacité à réagir, alors que c'est important, on est en train de fabriquer la loi", s'agace le premier. "80 h de travail par semaine, ce n'est pas acceptable, râle le second. On peut le faire ponctuellement, mais ce ne peut pas être le rythme habituel du Parlement".

Le gouvernement qui chargerait la barque sciemment pour faire passer ses lois avec le moins de contestation possible. Sans laisser le temps aux parlementaires de les amender? C’est exactement la théorie due la France insoumise qui pointe une organisation déraisonnable ou du Parti communiste qui dénonce une charge de travail colossale.

Au contraire, d’autres députés ne perdent pas de temps à se plaindre et ne comprennent pas la grogne de leurs collègues.

Comme Aurore Bergé, chef de file de la République en Marche, qui ne voient pas où est le problème. "On a été élus pour travailler et c'est ce qu'on fait", dit-elle.

Même son de cloche chez Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France: "J'ai toujours vu les députés se plaindre du rythme de travail. De grâce arrêtons ces plaintes alors que les Français soufrent comme jamais". Et certains ont beau se plaindre, l’exécutif promet un "rythme dense" dans les réformes.

"Pas de pause avant le mois d’août", assure Edouard Philippe.

Mathieu Rouault