Fessenheim: François Hollande ne regrette pas la fermeture des "deux réacteurs vieillissants"
La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a été mise à l'arrêt définitivement le 30 juin 2020. Elle avait été mise en service 42 ans plus tôt, le 1er janvier 1978.
Alors que la France, comme de nombreux pays, vit une crise énergétique, cette fermeture pose question. Actuellement, 32 réacteurs nucléaires sur 56 sont à l'arrêt, soit pour des travaux de maintenance, soit après des apparitions de corrosion.
La décision de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim a été prise sous François Hollande. L'ancien président, invité sur RMC et BFMTV ce mardi, a dit ne pas regretter.
La faute à l'EPR?
"Fessenheim était la plus vieille centrale, elle avait été ouverte en 1977, il y a une durée de vie des centrales. Lorsque Fessenheim devait fermer, il était supposé y avoir l’ouverture de l’EPR de Flamanville, c’est un nouveau réacteur. Il se trouve que cet EPR, qui a été lancé en 2007, n’est toujours pas en état de fonctionner, 15 ans après", a-t-il déclaré. Pour lui, c'est ça le vrai sujet.
"Ça n’est pas la fermeture de Fessenheim qui doit être dans le débat. Deux réacteurs, vieillissants, qui coûtaient cher. Comment se fait-il que nous n’arrivons toujours pas à maîtriser cette technologie?", s'interroge-t-il.
Quid des 32 réacteurs actuellement à l'arrêt? Il explique: "il se trouve qu’il y a eu une pandémie et pendant deux ans, il n’y a pas eu de maintenance des centrales nucléaires, c’était impossible. Normalement, il y a une maintenance chaque année".
De gros changements après Fukushima
Ces maintenances concernent 16 réacteurs. En revanche, la fermeture des 16 autres est "un peu plus inquiétante": "On a vu des signes de corrosion et là c’est un problème. Car quand vous avez des signes de corrosion, vous ne pouvez plus ouvrir votre centrale et travailler pour produire de l’électricité".
Il ajoute qu'EDF fait au plus vite pour régler cette question, mais "avec des moyens sûrement insuffisants".
François Hollande tient à défendre son bilan sur le nucléaire. Il rappelle qu'à la suite de l'accident de Fukushima, en 2011, "partout dans le monde a été décidé l’arrêt, non pas d’une centrale, mais du nucléaire".
"C'était une voix extrêmement périlleuse"
Il ajoute qu'à son arrivée à l'Élysée, l'année suivante, il n'a pas été "vers l’arrêt du nucléaire" car pour lui, "c’était une voie extrêmement périlleuse pour notre indépendance énergétique".
D'après François Hollande, il fallait "remonter les renouvelables, fermer la plus vieille de nos centrales, ouvrir Flamanville et permettre que nous ayons la même production nucléaire".
Il conclut: "Entre le début et la fin de mon mandat, c’est la même production d’électricité d’origine nucléaire, rien n’a baissé".