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"Fin de règne calamiteuse...": les oppositions agacées par la nomination de Sébastien Lecornu

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Les oppositions tirent à boulets rouges sur le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, présenté comme un fidèle d'Emmanuel Macron. A gauche comme à droite, tous préviennent: sans inflexion majeure de la politique gouvernementale, la censure sera inévitable.

La nomation de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre s'apparente selon Manuel Bompard à un "déni de démocratie". "Il a quand même décidé de ne pas tenir compte du résultat, de continuer à imposer sa politique, ça fait maintenant à deux reprises que l'Assemblée nationale a censuré ses gouvernements et il continue dans la même direction. Donc, je trouve qu'il y a là évidemment quelque chose de totalement inacceptable, de totalement méprisant", a-t-il fustigé ce mercredi sur RMC-BFMTV.

La France insoumise déposera "dès le premier jour de la session parlementaire à l'Assemblée nationale" une motion de censure spontanée contre le gouvernement du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, a prévenu le coordinateur de LFI.

Mathilde Panot réclame le départ d'Emmanuel Macron

La présidente des députés inousmis Mathilde Panot a appelé mardi soir le chef de l'Etat à partir: "La seule solution reste le départ de Macron, et il faut que le mouvement du 1er septembre prenne une toute autre ampleur pour que le peuple réponde à ce nouveau mépris fait à la souveraineté populaire."

Même colère chez les Ecologistes. La secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier, estime que le macronisme se réduit sur lui-même. "Cette provocation va continuer. On va apprendre que Retailleau reste à l’Intérieur, que Lombard reste à l'Économie et Darmanin à la Justice."

Olivier Faure exige le renoncement au 49.3

"Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d'achat, les mêmes causes provoqueront les mêmes effets", a prévenu le PS. "Je demande au nouveau Premier ministre de renoncer au 49-3, comme nous l’avions proposé, pour instaurer une nouvelle méthode. Il faut rompre avec la politique menée depuis 8 ans : si rien ne change, les mêmes causes produiront les mêmes effets et nous censurerons", a fait savoir ce mercredi matin, au micro de Francinfo, le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

"Dernière cartouche du macronisme", cingle Marine Le Pen

"On ne change pas une équipe qui perd", grince le président du RN, Jordan Bardella. Le député Laurent Jacobelli exprime lui aussi son scepticisme. "On a un double Macron : à l’Élysée et à Matignon, au moment où les Français ne veulent plus de la politique du chef de l’État. Ça commence mal : la fin de règne est calamiteuse. Pas de censure a priori, mais s’il fait la même politique, il connaîtra le même sort", prévient-il au micro de RMC.

Selon nos informations, le RN devrait malgré tout participer aux prochaines consultations prévues par Sébastien Lecornu. "Le président (Macron) tire la dernière cartouche du macronisme", a réagi de son côté mardi soir Marine Le Pen.

Lecornu à Matignon : un bras d'honneur aux Français ? - 10/09
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28:52

Alors qu’il a été épinglé dans la presse pour un dîner avec la cheffe de file du RN, les proches du nouveau Premier minisre réfutent toute connivence avec le parti à la flamme, soulignant que dans l’Eure, son département, quatre députés sur cinq "sont passés au RN".

"Nous jugerons — sans illusion — le nouveau Premier ministre sur pièces, à ses actes, à ses orientations pour donner un budget à la France, et ce à l’aune de nos lignes rouges" a de son côté affirmé sur X le président du RN, disant son parti "à sa disposition pour les lui rappeler".

Romain Cluzel avec LM