"Il faut qu’on nous écoute": des maires de France comptent interpeller Emmanuel Macron

Les maires sont réunis depuis ce mardi à Paris, à l’occasion du rassemblement annuel de l'Association des maires de France (AMF). Contrairement à ce qui était prévu, Emmanuel Macron ne s'y rendra finalement pas ce mercredi, en raison d'un sommet du G20 en visio auquel il doit assister. Un millier de maires seront en revanche reçus en fin de journée à l'Élysée. L'occasion pour eux d'interpeller le chef de l'Etat sur leurs préoccupations.
C'est un élu de la majorité présidentielle, mais Fabrice Loher a par exemple l'intention de s'adresser au président en pointant "de bonnes intentions mais inapplicables sur le terrain". En ligne de mire du maire de Lorient, la difficulté d'appliquer des normes.
“Par exemple, nous avons la volonté de continuer de faire du développement économique et du logement sur nos littoraux. Mais nous ne pouvons pas construire a tel endroit parce que nous sommes face aux obligations de la loi littorale, protection des espaces naturels… Ces contradictions sont de plus en plus difficiles à gérer pour les maires”, dénonce-t-il.
Cette déconnexion du terrain, le maire de Carcassonne la vit aussi au quotidien. Gérard Larrat dénonce la baisse des dotations de l'Etat. “Actuellement, nous sommes en Vigipirate. Ça nous oblige à acheter pour 80.000 euros de barrières supplémentaires. On dit à l’Etat, ‘il faut nous aider”, et l’Etat nous dit non. Il faut qu’on nous écoute un peu”, plaide-t-il.
Un excès de bureaucratie?
Des budgets exsangues qui nécessitent de faire des choix pour Thierry Delbreil, maire d'une commune du Tarn-et-Garonne. “Des crèches qui ferment plus tôt, l’impossibilité de faire des travaux de voirie...”, énumère-t-il.
Ajoutez à cela une surcharge administrative, que décrit Yves Person, maire dans l'Hérault.
“Faire un arrêté, organiser une manifestation avec les papiers, le dossier à monter avec la préfecture, c’est forcément compliqué surtout quand on a peu de moyens pour les réaliser”, indique-t-il.
L'excès de bureaucratie, c'est un des sujets de préoccupation de David Lisnard, président de l'Association des maires de France.