"Il y a une nouvelle France": pour Mélenchon, la ruralité actuelle vient "des quartiers populaires"

Pour le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, la "ruralité" fantasmée composée de "Français de souche", n'existe pas. Aujourd'hui selon lui, ce sont les gens "des quartiers populaires" qui investissent pour s'installer à la campagne.

Et si le salut des zones rurales venait des quartiers urbains ? C'est ce qu'assure Jean-Luc Mélenchon. Lors d'une réunion publique, le chef de file de La France insoumise a estimé que "la ruralité qu'on nous jette à la figure n'existe pas" et que la "nouvelle ruralité n'était pas composée de Français de souche" mais "brassée".

"Il y a une nouvelle France, c'est la nôtre. La ruralité n'est plus peuplée de paysans comme autrefois, de 7 millions en 1945 ils sont passés à 400.000 aujourd'hui", a lancé l'ancien député LFI ce samedi 1er février lors des Rencontres nationales des quartiers populaires à Toulouse.

"La nouvelle ruralité n'est pas non plus composée de Français de souche restés là comme sur une île. La ruralité est brassée, et arrivent dans la ruralité pour acheter (leur résidence, ndlr) des gens des quartiers populaires", a ajouté Jean-Luc Mélenchon qui juge ainsi que "cette partie du pays est à nous".

"En ville, les gens vivent moins bien"

"ll a partiellement raison dans ses constats", reconnaît ce mercredi sur le plateau des Grandes Gueules l'éleveur de bovins Didier Giraud. Mais l'agriculteur estime qu'il y a différentes France rurales: "Que des gens s'écartent des périphéries, il peut avoir raison, mais dans la France profonde, mal desservie, dans la désertification médicale, des gens qui viennent des quartiers, je n'en ai jamais croisé", assure-t-il.

"Ceux qui y vivent, ce sont des gens qui sont issus du monde rural. Les seuls venus des quartiers populaires, ce sont des dealers qui veulent être tranquilles en rachetant une maison isolée mais c'est marginal", ajoute l'agriculteur.

Mélenchon : "La nouvelle France rurale, c'est celle des quartiers" - 05/02

30:50

"En ville, les gens vivent de moins en moins bien et repartent en ruralité", estime le syndicaliste de la SNCF Bruno Poncet. "Moi le premier, je n'ai qu'une envie c'est de retourner à Vierzon".

"Je viens moi-même d'une cité que j'ai quittée pour offrir à mes enfants un cadre champêtre dans la campagne du Var", témoigne de son côté Greg, auditeur. "J'y retrouve des gens de ma ville, qui viennent d'une cité et qui avaient un peu de jugeotte pour partir et vivre plutôt dans une maison qu'un appartement", poursuit-il sur RMC et RMC Story.

Changement de stratégie politique pour Mélenchon?

Mais il y aurait en fait deux sujets dans la sortie de Jean-Luc Mélenchon. Une réalité sociale ou non donc, mais aussi un sujet politique notent les GG: "C'est formule contre formule", tacle l'enseignante Fatima Aït Bounoua qui estime que Jean-Luc Mélenchon répond en fait à François Ruffin: "Ce dernier avait parlé de la France des bourgs et celle des tours. Mélenchon veut aller contre cette opposition mais on a l'impression qu'il nous gronde, où veut-il en venir?", s'interroge-t-elle.

"Après la défaite de Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges, peut-être que Jean-Luc Mélenchon sent le vent tourner", note Bruno Poncet même si les propos du chef de file des Insoumis ont eu lieu avant le scrutin local. "Il sent le vent tourner et ses anciens généraux qu'il a viré n'arrêtent pas de lui dire que sa stratégie n'est pas bonne".

G.D.