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"J'ai été traité de déchet, j'ai surréagi": le rappeur Médine reconnaît une "parole maladroite"

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Malgré la polémique qui divise la gauche, le rappeur Médine était bien présent jeudi à l'occasion du coup d'envoi des universités d'été d'EELV où il a reconnu "une parole maladroite", contre l'essayiste Rachel Khan.

Dans une salle acquise à la cause du rappeur, Médine est revenu jeudi soir à plusieurs reprises sur ses propos polémiques qui ont animé la rentrée à gauche et divisé les écologistes. Aux universités d'été d'EELV dans sa ville du Havre, l'artiste s'est longuement expliqué sur ses propos polémiques contre l'essayiste Rachel Khan et les accusations d'antisémitisme.

"Je ne peux pas faire l’impasse sur ces trois semaines qui nous ont mis au cœur, malgré nous, au cœur de l’actualité", a lancé Médine. "Je n'ai aucun problème a dire que je surréagissais à un moment, que cette parole était maladroite et avait dépassé ma pensée. Mais je ne regrette pas de les avoir écrites parce que ça répondait à un cheminement", a assuré le rappeur dans la foulée.

"J'ai été qualifié de déchet à trier"

"Je répondais à une insulte, une attaque qui n'a indigné personne. J'ai été qualifié de déchet à trier", a-t-il justifié, alors que Rachel Khan avait d'abord écrit que l'invitation de Médine aux universités d'été d'EELV était "une très bonne idée pour l'atelier traitement des déchets".

Dans la foulée, le rappeur s'en était pris à l'essayiste en écrivant "ResKHANpé", un jeu de mots avec son nom de famille, avant d'être accusé d'antisémitisme soupçonné d'avoir volontairement fait référence aux grands-parents de Rachel Khan, rescapés des camps de concentration de ses grands-parents:

"J’ai surréagi. Je n'avais absolument pas mesuré la charge ni voulu viser la famille de Rachel Khan dans le message, ou n'importe laquelle ayant vécu la Shoah", a assuré Médine jeudi soir.

Les militants convaincus, les autres écolos beaucoup moins

Une défense qui satisfait les militants présents, comme Mireille et Denise. Pourtant les deux varoises avaient des doutes: "Je me demandais si c'était une bonne idée qu'il soit là mais il m'a convaincu", assure Mireille. "J'ai trouvé qu'il avait une démarche intéressante et il montre qu'on peut évoluer et changer", abonde Denise.

Mais le mal est fait, la polémique a éclipsé toute la rentrée des écologistes. Ce que regrette l'ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot: "Malheureusement, on a ouvert une polémique qui permet au gouvernement et à la droite de sortir le bâton d'immunité et dire: 'On ne fait rien sur le climat mais regardez, les écologistes parlent d'autre chose' et ça, c'est notre reponsabilité", déplore l'eurodéputé

En signe de protestation, Yannick Jadot et Karima Delli, également eurodéputée, ont boycotté la rencontre avec Médine. Visiblement, en interne, la polémique n'est pas éteinte.

Romain Cluzel (avec G.D.)