Jean-Guy Talamoni sur RMC: "Nous avons besoin d'un déverrouillage constitutionnel pour la Corse"
"Quand on veut dialoguer, on ne dresse pas au préalable de lignes rouges". Invité ce mardi de Bourdin Direct, le président de l'assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a donné le ton de ce que sera sa rencontre, dans la soirée, avec Emmanuel Macron, en visite officielle de deux jours sur l'île de beauté. Pour le leader indépendantiste, cette visite est une "chance unique de résoudre la question corse".
Pour cela, il est impératif selon Jean-Guy Talamoni que soit inscrit dans la constitution la spécificité corse. "Nous avons besoin d'un déverrouillage constitutionnel pour traiter les questions concrètes que nous rencontrons aujourd'hui, et qui concernent véritablement le quotidien des corses, a-t-il expliqué sur RMC. Nous ne pouvons pas progresser en matière économique et fiscale sans ces leviers juridiques qui nous seraient permis par un déverrouillage constitutionnel".
"Nous n'avons pas posé de préalable"
Jean-Guy Talamoni a ensuite exposé les "questions" à régler "si on veut établir des relations de dialogue apaisées entre la Corse et Paris". "Il faudrait qu'il y ait un geste pour le rapprochement des prisonniers politiques corses, qu'on nous refuse depuis maintenant des années (…) L'amnistie est une des demandes sur la base desquelles nous avons été élus, et cette question devra être traitée à un moment". Idem pour la co-officialité de la langue corse, sous peine, selon lui, de la voir disparaître.
"Nous savons bien que les choses ne peuvent se régler en quelques jours, a assuré le président de l'assemblée de Corse. Mais en revanche nous ne voulons pas qu'il y ait des lignes rouges. Quand on veut dialoguer, on ne dresse ni préalables, ni lignes rouges. Nous, nous n'avons pas posé de préalable."