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La Nupes est-elle "dépassée"? "Le problème, c'est le destin présidentiel que chacun veut obtenir"

Des députés de la Nupes tiennent des pancartes lors du discours d'Elisabeth Borne confirmant l'utilisation du 49.3 au sujet de la réforme des retraites, à Paris, le 16 mars 2023

Des députés de la Nupes tiennent des pancartes lors du discours d'Elisabeth Borne confirmant l'utilisation du 49.3 au sujet de la réforme des retraites, à Paris, le 16 mars 2023 - Alain JOCARD © 2019 AFP

Dans les rangs de la Nupes, certaines tendances politiques appellent à un élargissement vers le centre-gauche, loin des bases de La France insoumise.

Du rififi chez les insoumis. Et plus largement chez la Nupes, l'alliance transpartisane de gauche qui regroupe la France insoumise, les écologistes et d'autres groupes politiques. Pour Fabien Roussel, le secrétaire général du Parti communiste français membre de la Nupes, cette formation est "dépassée". "Il faut rassembler au-delà", a lancé le candidat malheureux à la présidentielle 2022 (2,28% des voix).

Une déclaration qui tombe juste après la défaite à l'élection législative partielle organisée en Ariège où la députée sortante LFI Bénédicte Taurine a été largement battue avec 39,81% des voix contre 60,19% pour son adversaire Martine Froger une dissidente PS. Cette dernière a reçu les félicitations de la majorité et de l'extrême droite, poussant les insoumis à accuser les PS anti-Nupes de s'allier avec la droite.

Vers un schisme entre communistes et insoumis?

Nadine, partisante du PCF qui assure avoir ré-adhéré au parti grâce à Fabien Roussel, estime que La France insoumise décrédibilise les communistes. "Je n'ai pas voté pour la Nupes parce que je ne suis pas du tout d'accord avec LFI. En Seine-Maritime, ils ont imposé des candidats qui font de la politique comme moi de la mécanique quantique, qui ne font rien, qui sont nuls et qui ont des prises de position inacceptables", explique-t-elle ce mardi sur le plateau des "Grandes Gueules".

Si elle concède que la main tendue de Fabien Roussel à l'ancien Premier ministre sous François Hollande, Bernard Cazeneuve, est maladroite, elle estime que LFI n'écoute personne à l'intérieur de la Nupes. "Ils ont des attitudes indignes à l'Assemblée nationale. On ne peut pas discuter avec les LFI. Dès qu'on est contre eux, on est diabolisé", ajoute Nadine.

A contrario, l'économiste Thomas Porcher estime que la Nupes reste une formation cohérente politique, notamment sur son programme économique commun. "Sur beaucoup de points essentiels, les différents partis politiques composant la Nupes se retrouvent: sur la réforme des retraites, sur la réforme de l'assurance chômage, sur le retour de l'ISF ou sur l'interdiction des traités de libre-échange", énumère-t-il sur RMC et RMC Story, reconnaissant malgré tout de "petites divergences".

"Le centre de gravité est vers une gauche un peu plus radicale"

Le problème, estime l'économiste, "c'est le destin présidentiel que chacun veut obtenir". "Mais les électeurs ont déjà choisi quand on regarde les scores. On a différents courants qui composent la Nupes et ils ont tous fait moins de 5% à part Jean-Luc Mélenchon", élude-t-il.

"Le centre de gravité se dirige vers une gauche un peu plus radicale. Il ne faut pas déplacer ce centre vers les plus centristes comme Cazeneuve mais vers les abstentionnistes qui ne se sont pas déplacés", croit savoir Thomas Porcher.

Chez les pontes de La France insoumise et de la Nupes en tout cas, on a déjà tranché quant à un éventuel élargissement vers Bernard Cazeneuve. "C'est la défaite assurée", a estimé ce mardi sur RMC et BFMTV Alexis Corbière, le député LFI de Seine-Saint-Denis".

"Il est de bon ton de critiquer la Nupes mais qu'est-ce qui est proposé à la place? C'est une impasse. Bernard Cazeneuve, c'est le retour de François Hollande, les vannes en moins", a ajouté l'élu. Clair et net, donc.

G.D.