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"La santé auditive est un vrai sujet": un député demande l’installation d’un sonomètre à l’Assemblée

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Invité de "Charles Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, le député de la majorité Robin Reda demande l'installation d'un sonomètre à l'Assemblée nationale pour préserver la santé auditive dans l'hémicycle, face à la "violence sonore" générée par certains membres de l'opposition.

Bientôt des casques anti-bruit à l’Assemblée nationale? Avec l’examen de la réforme des retraites, le niveau sonore atteint des sommets et menace la santé auditive des députés ainsi que de leurs collaborateurs et des fonctionnaires présents selon Robin Reda, élu Renaissance de l’Essonne. La faute à une opposition très, voire trop, bruyante. "On a un hémicycle qui, le jour et le soir jusque tard dans la nuit, est rempli à ras bord de députés qui pour la plupart veulent travailler sur la réforme des retraites, et pour d’autres veulent simplement faire de l’obstruction et ne font pas avancer les débats, explique-t-il dans ‘Charles Matin’ ce vendredi sur RMC et RMC Story. C’est le cas d’une grande partie de l’opposition. Tout cela crée du brouhaha et de la violence sonore, parce que le but pour certains parlementaires n’est pas de travailler sur le fond. Ils essayent de faire de l’obstruction avec beaucoup de bruit."

Président du Conseil national du bruit, il demande donc l’installation de capteurs sonores, pour mesurer les décibels dans l’hémicycle. "Cela aurait deux objectifs, indique-t-il. Le premier, c’est qu’il y a une présidence de séance, chargée de modérer les débats et de s’assurer qu’ils restent courtois. En réalité, il y a toujours beaucoup de bruit et un sonomètre permettrait au député qui est en train de présider la séance de s’appuyer sur un outil pour sensibiliser les députés d’abord au fait qu’on ne s’entend plus et ensuite qu’ils mettent en danger leur propre santé auditive, celle des collaborateurs, celle des agents de l’Assemblée nationale, celle du ministre chargé d’être présent pendant les longues heures de débats. La santé auditive, c’est un vrai sujet. Le deuxième intérêt d’un capteur sonore, c’est de répondre à tous ces Français qui se disent gênés par le bruit sur leur lieu de travail et leur dire qu’on prend en compte cette question de la pénibilité du bruit."

"Certains ne peuvent pas débattre autrement qu’en hurlant"

"Quand vous mettez 577 personnes au même endroit, vous avez de grandes chances qu’il y ait un bruit de fond, ajoute Robin Reda. Il peut être plus ou moins gênant pour l’orateur, qui est invité à forcer la voix, à parler plus fort. Il y a aussi cette outrance verbale qui vient d’une certaine partie des bancs de l’opposition. Certains ne peuvent pas débattre autrement qu’en hurlant, donc c’est un vrai sujet. Il ne s’agit pas de sanctionner quiconque, il s’agit juste pour la présidente ou le président de séance de pouvoir alerter nos collègues députés sur le fait que, si on veut avoir des débats qui se poursuivent sereinement et que chacun puisse écouter les arguments des uns et des autres, il y a aussi cette question de la fatigue auditive qui entre en compte."

Un sujet qui dépasse le cadre des débats parlementaires. "Le droit à un environnement sonore sain, c’est dans tous les milieux professionnels, souligne l’élu de l’Essonne. Moi, ce que je veux avec cette proposition, c’est montrer qu’à l’Assemblée comme dans les écoles, open-space, les usines, etc., les employeurs publics et privés doivent prendre en compte cette fatigue sonore, ce problème de santé publique qu’est le bruit."

"On a passé un cap dans l’outrance"

Selon Robin Reda, l’opposition dépasse désormais les limites. "Il y a toujours eu de l’exagération à l’Assemblée nationale, parce que les débats sont parfois vifs et qu’on passe de nombreuses heures ensemble, explique-t-il. Mais c’est vrai qu’on a passé un cap dans l’outrance, dans l’inacceptable, avec des députés qui font rouler la tête d’un ministre sous leurs pieds, qui sont dans l’outrance verbale voire dans la violence verbale. C’est vrai que je comprends nos concitoyens qui se disent que ces députés nous représentent mal. Il faut qu’ils regardent bien les débats et ils verront que cela vient généralement de certains bancs de l’hémicycle et notamment de la Nupes, qui est dans l’outrance en permanence. Elle le montre sur les réseaux sociaux et aussi à l’Assemblée nationale."

LP