"Le PS n'est plus notre allié [...] il y aura une candidature insoumise en 2027", annonce Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon remet une pièce dans la machine sur la rupture entre insoumis et socialistes. Dans une interview donnée à nos confrères de La Tribune dimanche, l'ancien candidat à la présidentielle étrille Olivier Faure et François Hollande et ne cache pas son amertume sur la non-censure du PS lors du vote du budget de l'État. Il souhaite désormais "tourner la page d'une alliance toxique" et annonce qu'en 2027, "c'est sur, il y aura une candidature insoumise".
"Nous exigeons la fidélité à la parole donnée aux électeurs"
Les socialistes "ne sont plus notre alliés, nous ne voulons pas être confondus avec leur soutien à Bayrou et Macron", affirme ainsi Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier disait déjà, le 19 janvier, qu'ils n'étaient "plus des partenaires". Une évolution sémantique de taille? Le fond ne change pas vraiment, les charges contre les socialistes sont déjà virulentes depuis la non-censure. "Nous exigeons la fidélité à la parole donnée aux électeurs", martèle le leader insoumis.
Selon lui, les "socialistes n'ont jamais eu l'intention d'être des partenaires, ils voulaient juste profiter de nous". Et de viser ensuite particulièrement Olivier Faure, l'actuel Premier secrétaire du PS, et François Hollande, l'ancien président redevenu député de la Corrèze. Alors qu'on congrès doit se tenir en 2025, qui pourrait voir les deux hommes s'affronter pour la direction du parti, Jean-Luc Mélenchon assure que le premier "nous a tout le temps demandé de l'aider à gagner" tandis qu'"Hollande compte gagner aussi, sans nous et contre nous."
Quid des Écologistes et du PCF?
François Hollande "a regroupé tout le groupe socialiste en un an, il est au coeur de la compétition pour le leadership des centres", poursuit l'ancien député des Bouches-du-Rhône. L'alliance du NFP semble-t-elle morte? Pas sûr. Les bons points sont distribués aux communistes et écologistes, qui ont voté la censure. "Ils sont avec nous dans l'opposition", assure-t-il.
Concernant la présidentielle, celle d'une anticipée (conséquence d'une éventuelle démission d'Emmanuel Macron) ne semble plus être à l'ordre du jour de LFI. "Olivier Faure et François Hollande ont peut-être sauvé Macron", regrette-t-il. En tout cas, en 2027, "c'est sur, il y aura une candidature insoumise". L'homme de 73 ans retournera-t-il dans l'arène, pour la quatrième fois? "J'ai dit que je souhaitais être remplacé, je le souhaite", assure-t-il, citant Mathilde Panot, Éric Coquerel, Manuel Bompard, Clémence Guetté... "Notre force, c'est le programme et notre unité."