"À l'évidence, le PS n'est plus un partenaire", estime Jean-Luc Mélenchon

"Nous sommes meurtris parce que nous nous sentons trahis, c'est une évidence", déplore ce dimanche Jean-Luc Mélenchon au micro du Grand Jury. "À l'évidence, le PS n'est plus un partenaire, c'est un allié et encore de circonstances", a-t-il poursuivi.
"Je n'ai jamais prétendu être le leader de la gauche [...] Nous sommes censés être alliés et partenaires, un des partenaires engage une discussion surprise avec le gouvernement et nous n'en sommes tenus informés d'aucune manière. C'est d'autant plus surprenant que le précédent Premier ministre, la première motion de censure, c'était le PS qui l'avait défendue à l'Assemblée nationale", a ainsi dénoncé l'ancien candidat à la présidentielle.
Des concessions de François Bayrou aux socialistes
Le divorce entre le PS et les insoumis semble plus que consommé. Déjà, les concertations entre le PS, le PCF et les Ecologistes à Matignon avec François Bayrou quelques jours après sa nomination avaient déjà fait bondir les Insoumis, mettant en garde sur l'unité du NFP. Ulcérés, ensuite, par les négociations concrètes des socialistes sur le budget afin d'assurer un vote de non-censure du gouvernement.
Ce qui fut effectivement le cas le jeudi 16 janvier, après des concessions du Premier ministre, dévoilées juste avant le vote, portant notamment sur l'abandon de la suppression des 4.000 postes d'enseignants et le renoncement du rallongement du délai de carence des fonctionnaires.
"Le mouvement unitaire, c'est nous"
"C'est le mouvement insoumis, lui seul, qui après une élection qu'il avait dominée en 2022, c'est nous avons qui proposé l'union. C'était sans précédent. Nous avions appelé à voter François Hollande en 2012. Le mouvement unitaire, c'est nous", a martelé l'ancien député des Bouches-du-Rhône, défendant ainsi des critiques qui pointent la volonté de LFI de faire cavalier seul, notamment pour la prochaine présidentielle.
Dans une interview donnée à La Tribune Dimanche, publiée ce matin, l'ancien président socialiste François Hollande redevenu député de la Corrèze s'est félicité de ce qu'il considère comme un retour en force du Parti socialiste."Les socialistes constituent désormais le pôle central au sein de l’Assemblée nationale puisque rien ne peut se faire sans eux ni contre eux". Ils "ont la clé jusqu’en 2027", a déclaré celui qui était partisan de la non-censure du gouvernement Bayrou.
"C'est Hollande qui a négocié avec Bayrou", dénonce Manuel Bompard
Une prise de parole qui a fait réagir le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, fustigeant le "retour de la gauche du reniement". "Se confirme ce que tout le monde pressentait : c’est Hollande qui a négocié en direct avec Bayrou une non-censure durable du PS et un accord sur le budget. C’est le retour de la gauche du reniement qui abandonne ses engagements devant le peuple. La pression populaire doit s’exercer pour faire tomber Bayrou et sa politique", écrit-il sur le réseau social X.
Coquerel veut convaincre le PS de censurer le budget
Jean-Luc Mélenchon attend de voir désormais si le PS votera le budget et une nouvelle motion de censure. Vendredi, le président de la Commission des Finances Eric Coqurel a annoncé sa volonté de convaincre les socialistes "d'ici février" de censurer le budget, "pire", à ses yeux, que celui défendu par l'ancien gouvernement de Michel Barnier. Lors des prochaines législatives, des candidats insoumis pourraient être présentés dans les circonscriptions des socialistes qui ne voteront pas la prochaine censure, a-t-il confirmé.