Législatives 2024: "Emmanuel Macron est capable de démissionner" (Les Grandes Gueules)

Un sprint électoral capital. Avec des élections législatives annoncées à la hâte, après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale annoncée dimanche soir, Emmanuel Macron espère retrouver une majorité stable au début de l’été. Un pari très risqué, de l’avis de nombreux spécialistes. Le RN se présente après sa large victoire aux européennes (31,37%) et vise Matignon, désormais, avec Jordan Bardella. Et un accord avec Marion Maréchal (Reconquête), voire même avec LR, pourrait se dessiner. A gauche, LFI, le PS, Les écologistes et le PCF ont trouvé un accord pour une union et négocie les termes d’un programme commun. Le 7 juillet au soir, à l’issue du second tour, Emmanuel Macron aura donc peut-être encore face à lui une Assemblée nationale divisée. Et une France ingouvernable. Qu’en tirera-t-il comme conséquence? C’est encore de la politique fiction, mais certains l’imaginent démissionner, ou du moins qu’il mette cette menace dans la balance électorale.
"On sent une espèce d’hystérie de la part d’Emmanuel Macron, explique l’avocat Charles Consigny dans Les Grandes Gueules ce mardi sur RMC et RMC Story. Est-ce que c’était vraiment nécessaire (de dissoudre l’Assemblée nationale)? Valérie Hayer était certes très basse par rapport à Jordan Bardella mais elle ne s’est pas fait non plus doubler par Raphaël Glucksmann. Elle fait 15%, ce n’est pas génial mais ce n’est pas non plus une catastrophe nucléaire. Est-ce que ça justifiait la dissolution? Je ne pense pas. Moi, je pense qu’Emmanuel Macron est capable de démissionner avant la fin de son mandat. Et ce sera tout à son honneur, d’une certaine manière. Mais je pense que c’est faire perdre beaucoup de temps à la France dans des évènements politiques historiques. On pourrait faire plus calme…"
"Le vrai problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il ne peut pas faire de troisième mandat"
"Nous sommes peut-être dans le premier épisode de l’après-Macron, estime aussi l’enseignante Barbara Lefebvre. Je pense qu’il a bien compris qu’il était désavoué par les Français. Il n’est peut-être pas complètement aveugle, même si non narcissisme et son goût du pathos le font ressembler à Néron… Il a quand même quelques capteurs dans la société, il voit bien que ça ne va pas du tout. Je pense qu’il estime que ses ministres sont nuls, que les candidats sont encore plus nuls, et qu’il est seul. Peut-être que le RN n’aura pas la majorité absolue, qu’il ne pourra pas gouverner, sauf coalition peu probable avec les LR. Donc la deuxième possibilité pour Emmanuel Macron de laisser son nom dans l’histoire, parce qu’à mon avis on n’est plus que dans le narcissisme, c’est qu’il démissionne après le 7 juillet."
Pour le professeur de philosophie Jean-Loup Bonnamy, "le vrai problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il ne peut pas faire de troisième mandat et qu’il en crève de rage". "Ça le rend dingue, ajoute-t-il. Il a dit que cette réforme de Nicolas Sarkozy était une ‘funeste connerie’. Il ne supporte pas de se voir mourir et de voir la guerre de succession. Ce qu’il veut, c’est dire aux autres qu’il va rester au centre du jeu."