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Législatives: "Une surprise totale", comment les sondeurs expliquent les résultats du second tour

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Contrairement aux sondages de l'entre-deux-tours, c'est le Nouveau Front populaire qui est arrivé en tête des élections législatives ce dimanche soir. Sur RMC, ce lundi, le président de l'institut Elabe Bernard Sananès admet "une surprise totale".

Le RN en tête, devant le Nouveau Front populaire. C’était l’ordre du trio pressenti par les sondages de l’entre-deux-tours des élections législatives, la semaine dernière. Mais ce dimanche soir, à 20h, les estimations ont basculé. Et c’est l’union de la gauche qui a décroché la majorité relative à l’Assemblée nationale, avec officiellement 178 sièges. Ensemble, la majorité présidentielle sortante, résiste avec 150 sièges et l’alliance RN-LR atteint 142 sièges, dans les chiffres annoncés par le ministère de l’Intérieur.

"Il s’est passé une surprise totale, reconnait ce lundi sur RMC le président de l'institut Elabe Bernard Sananès. Ne nous racontons pas d’histoire, je ne vais vous dire qu’on avait prévu, à moitié, un peu… Ce n’est pas vrai. Nous n’avions pas cette hypothèse, mais il y a une explication factuelle. C’est que le front républicain a joué à plein, plus que ce que nous pensions, plus que ce que nous avions dans les modèles et les déclarations des personnes que nous avons interrogées la semaine dernière."

"C’est l’inverse de 2022, ajoute Bernard Sananès dans Apolline Matin. Entre les deux tours en 2022, le front républicain avait moins joué que ce que nous pensions. Ça nous avait surpris et ça avait fait élire 89 députés RN. Là, le front républicain a joué à fond. Ça permet à des personnalités qui étaient données battues sur le papier au premier tour, comme Franck Riester, Eric Woerth, Agnès Pannier-Runacher, François Ruffin, Julien Dive… Que ce soient des candidats du centre, de droite ou de gauche, le front républicain a joué massivement."

Témoin RMC : Bernard Sananès - 08/07
Témoin RMC : Bernard Sananès - 08/07
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Second tour des législatives: "La volonté de faire barrage a été très forte"

Selon Bernard Sananès, "la mobilisation a été moins forte pour le RN". "Si le front républicain fonctionne, c’est parce qu’il y a deux moteurs allumés, explique-t-il. Le premier, ce sont de très bons reports de voix de la gauche et du centre. Ils sont quasiment parfaits, ou en tout cas très supérieurs à ce qu’on attendait. Le second, c’est le surcroit de participation qui profite à la majorité sortante et aux candidats de gauche. Il y a des électeurs de l’ex-majorité présidentielle et de la gauche qui n’étaient pas allés voter dimanche dernier et qui sont allés faire barrage. Cette volonté de faire barrage a été très forte. Elle a dépassé ce que l’on pensait avoir comme front antisystème."

S’il n’arrive que troisième parmi les grands blocs politiques et n’a pas confirmé ses résultats du premier tour dans certaines régions, le RN sera malgré tout le parti avec le plus de députés à l’Assemblée nationale. "On voit bien qu’il y a des régions où la tradition politique, soit sociale-démocrate, soit démocrate-chrétienne, soit radicale de gauche, a permis que le front républicain soit encore plus puissant, détaille le président d’Elabe. A l’inverse, dans le quart sud-est ou le Grand-Est, on voit bien que la dimension du front républicain a été moins forte. C’est comme ça que le RN, ne l’oublions pas quand même malgré sa contre-performance, a progressé de 50 sièges. Il avait 89 sièges. Avec ses alliés ciottistes, il en compte désormais 143. C’est une progression très importante, qu’il ne faut pas sous-estimer."

LP