Lutte contre le narcotrafic: les familles de victimes "satisfaites" par le plan du gouvernement

La lutte contre le narcotrafic érigée "cause nationale", par les ministres de la Justice et de l'Intérieur, vendredi à Marseille. Didier Migaud et Bruno Retailleau ont dévoilé un plan contre la criminalité organisée. Au programme: création d'un parquet national spécialisé, au même titre que ce qui existe déjà en matière de terrorisme.
Dès les prochaines semaines, une cellule de coordination nationale sera mise en place auprès du parquet de paris. Le ministre de la Justice a annoncé que l'excuse de minorité pour les plus de 16 ans sera assouplie dans "les cas les plus graves". Les équipes seront renforcées de 40%. Parmi les autres mesures annoncées, la création d'un statut de repenti plus favorable que celui mis en place actuellement et toucher les narcotrafiquants au portefeuille en renforçant les saisies et confiscations judiciaires.
Attendre pour juger
Les familles de victimes d'assassinats liés au trafic de stupéfiants qui ont rencontré les ministres voient d'un bon oeil ces annonces. À la sortie de sa rencontre avec les ministres, Laetitia Linon porte-parole du collectif des familles, attend néanmoins de voir les mesures annoncées se concrétiser: "On va suivre ça de très près, en espérant que ce soit bien appliqué. Ce n'est pas des sujets faciles. D'autres se sont heurtés à beaucoup de choses négatives. Ils n'ont pas réussi à faire le taff, donc on va leur laisser le temps aussi, pour voir comment ça se passe."
Un sentiment d'avoir été écouté sur certains points. Pour autant, Karima Meziene, elle aussi porte parole du collectif des familles, regrette que le narcotrafic ne soit traité que sous le volet répressif:
"On a annoncé de la fermeté. On en est satisfaits, mais l'aspect social est un peu manquant. On oublie un peu trop de définir quelles sont les conditions de logements, quelles sont les conditions de vie de cette jeunesse dans les quartiers, est-ce qu'il y a eu un abandon social."
À ce volet social, Karima Meziene espérait aussi des réponses sanitaires pour les consommateurs de stupéfiants: "Le système des amendes n'a pas fonctionné. Ça a été un échec. Là c'est dommage que par exemple le ministre de la Santé ne soit pas intervenu pour proposer un plan sur la consommation de produits stupéfiants."
Sur cette question, Didier Migaud, le ministre de la Justice, a annoncé le lancement d'une campagne de communication pour montrer les conséquences qui découlent de l'usage de stupéfiants.