L’armée contre le narcotrafic? "Une idée qui permettrait de remettre l’armée au cœur de la société"

Dans le cœur de chaque Français, sommeille un petit soldat. L’armée, c’est notre dernier bien commun. Elle est d’ailleurs très populaire: en 2022, 87% des Français en avaient une opinion favorable. Historiquement, c’est l’institution la plus fidèle à la République. Mais l’armée n’a pas à être politisée, c’est la base. D’ailleurs, jusqu’en 1945, les militaires avaient moins de droits que les Français disons normaux. Par exemple, beaucoup n’avaient pas le droit de vote avant 1945.
L’idée, c’était de les tenir à distance. On s’en méfiait, d’où le surnom de "Grande Muette" qu’on donne à l’armée. Elle obéit, mais elle ne peut pas s’exprimer. Souvenez-vous, Emmanuel Macron avait renvoyé Pierre de Villiers, le chef d’Etat major, parce qu’il s’était plaint un peu trop bruyamment de la baisse du budget des armées. Et le chef de l’Etat ne s’était pas arrêté là.
A la Garden party du ministère de la Défense, il avait même déclaré aux officiers présents: "Je suis votre chef!". Ça barde. L’armée lui avait rendu la monnaie de sa pièce. En avril 2021, des militaires provoquent un scandale en signant une tribune dans Valeurs Actuelles où ils osaient appeler le pouvoir exécutif à "plus de patriotisme". Le Premier ministre, Jean Castex, avait tapé du poing sur la table: l’armée doit rester à sa place!
L’armée aux ordres du peuple
L’armée, c’est ce qu’il y a de plus rassembleur. La France a toujours été très militariste. Depuis au moins le XVIIIe siècle, nous sommes connus pour ça. Dans les campagnes, on donnait des petits tambours et des petites épées en bois aux enfants dès leur plus jeune âge. Quand on y pense, c’est un peu bizarre. Les étrangers étaient choqués par notre passion pour les uniformes. Après la Révolution française, ça continue, et l’armée devient le cœur du nouveau régime. C’est même l’administration la plus républicaine dans la première partie du XIXe siècle.
D’ailleurs, à cette époque, l’armée, ce n’était pas seulement un truc de droite. Quand on a célébré notre fête nationale pour la première fois, le 14 juillet 1880, qu’est-ce qu’on a organisé? Un gigantesque défilé militaire! Avec les Français, ça marche à tous les coups. 300.000 spectateurs réunis à Longchamp! Aujourd’hui, la tradition continue. Quand le président de l’Assemblée nationale entre dans l’hémicycle, il passe devant des soldats au garde à vous. C’est un symbole: l’armée est aux ordres du peuple.
Après les attentats de 2015, on n’a pas hésité à déployer des soldats dans les villes, c’était l’opération Sentinelle. Ils continuent aujourd’hui de patrouiller dans nos rues. Le trafic de drogue fait plus de morts que le terrorisme, alors pourquoi pas? La mission de l’armée, ce n’est pas seulement de protéger le territoire, c’est de protéger l’Etat. Si la police ne suffit pas, tous les moyens sont bons. La peur doit changer de camp.