Municipales 2026 à Paris: la candidature de Rachida Dati divise les macronistes

Il y a assez peu de suspense: Rachida Dati prépare sa candidature aux municipales 2026 à Paris, elle veut succéder à Anne Hidalgo. Désormais au gouvernement, elle mise sur le soutien des macronistes. Mais les choses ne semblent pas aussi simples: le climat se tend au sein du parti présidentiel sur cette question.
Le ton est monté lors d’une réunion locale du parti, début avril. Plusieurs participants relatent à RMC des échanges houleux lors de ce comité politique parisien. “C’est la première fois que de telles inquiétudes s’expriment sur la candidature Dati”, témoigne un cadre. Des élus, comme des militants, qui refusent que le soutien des macronistes soit considéré comme acquis.
“On attend qu’elle fasse preuve d’ouverture”
Le patron de l’antenne parisienne de Renaissance, le député Sylvain Maillard, qui pousse pour soutenir la ministre de la Culture, a été “vivement attaqué”, raconte un participant. La fronde est menée par l’ancien ministre Clément Beaune, mais plus seulement. Certains jugent que Rachida Dati “ne parle pas à l’électorat macroniste”.
Le fait qu’elle reprenne sa carte chez LR, pour voter au congrès de la droite, est perçu comme un très mauvais signal, elle qui est proche de Laurent Wauquiez. Et puis il y a les affaires, sa mise en examen pour corruption passive et la perspective d’un potentiel procès. De quoi refroidir des macronistes déjà traumatisés par le crash de la campagne Griveaux en 2020. “On ne peut pas faire un chèque en blanc à Dati”, prévient un élu.
“On est en train de tout lui donner sans négocier. Autant prendre notre carte chez LR”, s’agace un militant. Certains craignent même des défections, au sein de la base. Certains sont tentés de rejoindre Pierre-Yves Bournazel, le candidat Horizons, le parti d’Edouard Philippe.
“Ça se fissure”, confirme une source au siège du parti.
Mais rien n’est fait, c’est la Commission nationale d’investiture qui devra trancher, répète l’entourage de Gabriel Attal, le patron de Renaissance qui réfléchit à nommer prochainement un référent, un chef de file pour mener les négociations avec Rachida Dati sur le fond. “On attend qu’elle fasse preuve d’ouverture”, avertit un cadre. Rachida Dati, elle, a déjà lancé l’opération séduction. Elle a reçu les députés macronistes parisiens, la semaine dernière.