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"Notre dernière demeure sera ici": sur RMC, Isabelle Balkany raconte son dernier conseil municipal à Levallois-Perret

"Ça change des réseaux sociaux où l’on reçoit des tombereaux d’insultes, d’injures, de haine": maire par intérim depuis l'incarcération de son mari, Isabelle Balkany avait prévenu qu'elle présiderait elle-même le conseil, son mari étant trop fatigué pour y siéger.

Clap de fin à la mairie de Levallois-Perret, après 35 ans de règne. Alors que Patrick Balkany, 71 ans, a été libéré pour des raisons de santé , après cinq mois de détention pour fraude fiscale et blanchiment, sa femme Isabelle Balkany a tenu jeudi un dernier conseil municipal avant les élections de mars. Le couple avait annoncé en fin d'année dernière ne pas briguer un nouveau mandat.

Jeudi soir, la salle du conseil municipal était pleine à craquer pour dire "au revoir" au couple Balkany. Arrivée comme une star, tout sourire, sous les applaudissements des élus et du public, Isabelle Balkany s'installe au pupitre et lit une lettre de son mari.

"Levallois était toute notre vie, notre troisième enfant. Je vous aime et je vous aimerais toujours", lit-elle. 

Si l'heure est à la retraite politique, Isabelle Balkany assure que son mari sera de retour très vite, dans les rues de Levallois. Sur RMC, elle se confie, seule, cigarette à la bouche, téléphone à la main. Une ombre plane sans cesse: celle de Patrick, évidemment. L'élu de 71 ans a dirigé cette commune cossue de l'ouest parisien pendant plus de 30 ans jusqu'à son incarcération en septembre dernier.

"C'était très émouvant parce qu'il y avait plein de gens qui dégageaient des ondes positives, d'affections, de tendresse, d'amour... Il y avait des Levalloisiens de toutes générations, des employés communaux également. Ils sont bienveillants, affectueux. Ca change des réseaux sociaux où l'on reçoit des tombereaux d'insultes, d'injures, de haine... Evidemment anonyme. Notre caveau est prêt au cimetière. Quand Dame Nature fera son oeuvre, notre dernière demeure sera Levallois. C'est clair".

Patrick Balkany a été condamné en première instance en septembre et octobre à quatre ans de prison pour fraude fiscale avec incarcération immédiate, puis à cinq ans pour blanchiment aggravé. Son épouse et première adjointe avait elle écopé de trois ans puis quatre ans de prison, sans mandat de dépôt. Ils connaîtront la décision de la cour d'appel dans le volet fraude fiscale le 4 mars et le 22 avril dans le volet blanchiment.

Paul Barcelonne avec Guillaume Descours