"Notre gauche d’aujourd’hui, c’est celle du suicide par auto-flagellation", tacle Louis Sarkozy

C’est exactement ce qui nous manquait, tiens ! Une paralysie générale quand la croissance est déjà faible; casser des commerces alors que le nombre d’entreprises françaises chute; saccager des villes déjà sales; faire payer encore davantage les Français alors que nous sommes déjà imposés jusqu’à l’os.
Ce mouvement, c’est un appel à paralyser le pays : blocages de routes, d’axes stratégiques, opérations symboliques et "grève générale" décentralisée. Mais est-ce vraiment de cela dont la France a besoin ? Quand les Américains continuent à nous écraser économiquement ? Quand les Chinois innovent toujours davantage ? Quand l’Inde pousse vers son destin de géant ? Les autres bâtissent, pendant que nous, possédés par la bêtise et la myopie, nous nous enfonçons.
Et les Français, ils suivent ?
C’est là toute l’ambiguïté : selon un sondage pour La Tribune Dimanche, 46 % des Français disent soutenir la mobilisation du 10 septembre. Ce soutien vient majoritairement des sympathisants de gauche ; à l’inverse, 73 % du "bloc central" y sont hostiles et 57 % des électeurs LR également.
Les causes, elles, sont aussi multiples qu’autrefois: chacun apporte sa pierre idéologique à l’édifice. C’est une mosaïque du ras-le-bol. L’un crie contre les impôts, l’autre pleure son usine disparue, un troisième brandit la Palestine, un quatrième se rêve en black bloc. Pas de cause commune, pas de structure, pas d’interlocuteur : seulement ce constat brut et partagé que le pays va mal. Et le gauche, fière d’elle même, gesticule bruyamment pour s’approprier le mouvement.
Vous en pensez quoi, à droite?
Que cette même gauche aime tout ce qui détruit, tout ce qui ralentit, tout ce qui déconstruit le pays. Tout appel à la grève est pour elle une aubaine : toute occasion de paralyser la France et d’ennuyer ceux qui travaillent est bonne à prendre. Ce n’est plus la gauche de Blum, ni le rêve d’une social-démocratie émancipatrice.
"Notre gauche d’aujourd’hui, c’est celle du suicide par auto-flagellation"
Tout étendard qui contribue à notre affaiblissement est brandi par la France insoumise et ses sbires. Tout ce qui mène à notre effacement, à notre division, est teinté de rouge. Disons-le une fois pour toutes : la gauche française œuvre aujourd’hui à la destruction de la France.
Le ras-le-bol des Français est quand même justifié ?
Je serai le premier à l’admettre : Dieu sait que la France et son peuple vont mal. Dieu sait que nous avons mille raisons de hurler. Voilà ce qui arrive quand l’État est faible : c’est la sentence d’un exécutif absent, d’une Assemblée fracturée, d’un pouvoir à l’arrêt. La France n’est pas un pays comme les autres : ici, les conséquences de la faiblesse sont rapides et brutales. Comme le rappelait le général de Gaulle, notre pays a connu quatorze constitutions en deux siècles. Les Américains en ont une ; nous, quatorze. La France doit être tenue. "Un chef, un projet, ou un État", disait le Général. Il nous faut une mission, une vision, une espérance. Faute de quoi, ce sont les pavés, les barricades… et, trop souvent, les morts.
Que faire ?
Déjà, ne rien tolérer. Ne rien laisser passer. Nous n’avons pas à subir ces épisodes de violences. Il n'y a pas de fatalisme. Le ministre de l’Intérieur, Monsieur Retailleau, vient de la vraie droite : voici donc une opportunité. Il faut qu’il soit à cheval, comme il sait le faire, avec une cape rouge et la plume blanche de Murat flottant dans le vent. Qu’il frappe du plat du sabre et rappelle au désordre qu’en France, seul l’État règne. Non seulement c’est nécessaire pour le pays, mais c’est aussi utile pour lui-même. Metternich disait qu’on ne gaspille jamais une bonne crise. Et, à deux ans d’une présidentielle, la France ne saurait résister à un beau sabreur.