"On est passé à côté d'un truc historique": la déception des supporters de Barbara Pompili à l'Assemblée

Les députés ont désigné leur candidat pour la présidence de l'Assemblée nationale: sans surprise, il s'agit de Richard Ferrand.

L’actuel président du groupe, Richard Ferrand, grand favori, a recueilli 64,26% des voix. Barbara Pompili a elle obtenu le score de 29,21% des suffrages, Cendra Mottin 5,15% et Philippe Folliot 1,37%.

Un résultat qui apparaît comme un soulagement pour l’exécutif et la majorité, soucieux de ne pas déstabiliser davantage le groupe après une rentrée mouvementée. Le député du Finistère a salué "un vote de confiance, un vote sur fond d'adhésion aux propositions" qu'il a pu faire.

Il sera officiellement intronisé mercredi, après un vote dans l'hémicycle où la majorité absolue des députés LREM, 312 sur 577, lui offre des certitudes sur son déménagement à l'hôtel de Lassay.

Le choix de la stabilité

Pendant sa courte campagne, Richard Ferrand s’était engagé à poursuivre le travail initié par son prédécesseur sur la modernisation de l’Assemblée nationale. Seule ombre au tableau: l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui pèse toujours sur lui.

Le groupe LREM a donc fait le choix de la stabilité avec Richard Ferrand. Mais ce n’est pas encore cette fois-ci qu’une femme présidera l’Assemblée nationale: "On est passé à côté d’un truc historique", déplore un député qui soutenait activement Barbara Pompili.

"Les hommes occupent tous les postes, on n’arrive pas à dépasser ce plafond de verre"

Une femme à la tête de l’Assemblée, cela aurait été une première sous la Vème République. Nombreux sont ceux qui regrettent que cette opportunité n’ait pas été saisie: "On manque d’audace", se plaint Sonia Krimi, supportrice de Barbara Pompili. "Les hommes occupent tous les postes, on n’arrive pas à dépasser ce plafond de verre".

Pour d’autres élus, l’argument de la féminisation est un faux débat: "On a investi beaucoup de femmes, la moitié des commissions sont présidées par des femmes… Barbara Pompili avait les épaules moins solides que Richard Ferrand, voilà tout", balaye un député. "Barbara Pompili est une intrigante, critique un cadre, cette rentrée est compliquée, il fallait la stabilité".

Elisa Bertholomey