RMC
Politique

Parentalité: des sanctions pour les parents "défaillants", pas les "dépassés", assure Dupond-Moretti

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti sur BFMTV, ce jeudi 30 novembre 2023.

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti sur BFMTV, ce jeudi 30 novembre 2023. - BFMTV

La ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé a annoncé que, pendant six mois, des experts vont travailler pour formuler des "propositions concrètes" sur la parentalité. Ces mesures coercitives concerneront seulement les parents dit "dépassés" selon le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

Seuls les parents "défaillants", qui "n'assument pas leurs responsabilités", seront concernés par les mesures coercitives sur la parentalité envisagées par le gouvernement, et non pas les parents "dépassés", a déclaré mercredi le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

"Que les choses soient claires, ça ne concerne pas les parents qui sont dépassés, évidemment, qu'il faut aider. Ça concerne ceux qui n'assument pas leurs responsabilités", a assuré le ministre devant l'Assemblée nationale.

M. Dupond-Moretti faisait référence aux mesures sur la parentalité, annoncées dimanche par sa collègue chargée des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé.

Parmi ces mesures - qui "vont être annoncées très prochainement en Conseil des ministres" -, le garde des Sceaux a cité "des travaux d'intérêt général pour les parents défaillants (...) qui n'assurent pas leurs responsabilités de sécurité, de moralité, d'éducation de leurs enfants", ainsi que la "condamnation des parents qui ne se rendent pas aux audiences" judiciaires concernant leurs enfants.

"Une amende pour les parents concernés"

Concernant ce dernier point, Mme Bergé avait évoqué récemment une "amende" pour les parents concernés.

Ceux dont les enfants ont commis des dégradations devraient par ailleurs être contraints à verser une "contribution citoyenne éducative" aux associations de défense des enfants maltraités, selon M. Dupond-Moretti.

Le ministre a par ailleurs évoqué la création d'un "accueil de nuit des mineurs pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse, pour ne pas que ces enfants traînent dans la rue", selon M. Dupond-Moretti.

Plusieurs personnalités de gauche avaient critiqué lundi l'idée d'imposer des travaux d'intérêt général aux parents défaillants, réclamant pour ces derniers de l'"aide" et pas une "stigmatisation".

L'offensive du gouvernement sur ce dossier a par ailleurs donné lieu à une autre polémique, concernant une commission d'experts chargée de conseiller l'exécutif en matière de parentalité.

Plusieurs universitaires et spécialistes de l'enfance, pressentis pour faire partie de cette instance, ont annoncé lundi qu'ils y renonçaient, du fait de l'approche "répressive" retenue selon eux par le gouvernement.

CN avec AFP