RMC

Police: Elisabeth Borne juge "très choquants" les propos "outranciers" de Jean-Luc Mélenchon

Elisabeth Borne, la Première ministre, a jugé ce mardi "très choquants" les propos "outranciers" de Jean-Luc Mélenchon, qui a affirmé que "la police tue" après la mort d'une passagère à la suite d'un refus d'obtempérer.

"La police tue". C'est ce qu'a écrit Jean-Luc Mélenchon sur Twitter ce week-end, après la mort d'une passagère de 22 ans, qui se trouvait dans une voiture qui aurait redémarré et foncé vers des policiers dans le 18e arrondissement de Paris samedi. Elisabeth Borne, la Première ministre, condamne ces propos du leader de La France insoumise. "Je trouve très choquante la façon qu'a Jean-Luc Mélenchon de s’en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers", a indiqué Elisabeth Borne sur France Bleu ce mardi.

Trois policiers ont été placés en garde à vue dimanche dans cette affaire. Ils sont entendus pour "violences ayant entraîné une interruption totale de travail de plus de 8 jours avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique" et "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique". Le conducteur, multirécidiviste et en semi-liberté, a été brièvement placé en garde à vue lundi, mais elle a été levée en raison de son état de santé. Il a été blessé au thorax.

Jean-Luc Mélenchon assume

Revenant sur ses deux tweets polémiques de samedi et dimanche, Jean-Luc Mélenchon a dit sur France Inter ce mardi les assumer, expliquant avoir "monté le ton" pour dénoncer "l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande". "Je veux qu'on en parle", a-t-il insisté.

"Si vous votez pour moi, je changerai la doctrine d'usage de la force de police dans notre pays", pour un usage "proportionné", a promis Jean-Luc Mélenchon, qui ne se présente pas aux législatives des 12 et 19 juin mais mise sur une nomination à Matignon si l'alliance de gauche Nupes emportait la majorité à l'Assemblée. Se défendant d'être "antiflic", il a de nouveau pointé du doigt les "comportements factieux" selon lui de certaines "organisations politico-syndicales" policières.

Après ses propos sur la police, Jean-Luc Mélenchon a été ciblé par ses opposants politiques. "Ces propos de monsieur Mélenchon sont inqualifiables, a notamment estimé Christian Estrosi, le maire de Nice, sur RMC-BFMTV ce mardi matin. Il faut aujourd’hui, dans la vie politique, pour les personnes qui s’expriment de cette manière à l’égard de la police, les mettre hors d’état de nuire. (Mettre Jean-Luc Mélenchon hors d’état de nuire ?) Oui, parce que s’attaquer à la police, c’est nuire à la République, à la démocratie, à des hommes et des femmes qui se sont engagés. C’est un choix de vie, de métier, pour apporter, dans un grand service public, la protection dans un monde dangereux, où les trafics, les incivilités, les menaces de tous ordres, pèsent sur une grande partie de nos concitoyens. Dans cette affaire, il y a une victime, c’est tragique. La justice est en train d’agir pour savoir si elle est victime d’un geste professionnel malheureux ou d’une infraction commise par un délinquant. C’est à la justice de le dire."

LP (avec l'AFP)