Port du voile: Frédéric Thiriez ne veut pas que le sport soit "complice de l'asservissement de la femme"

Frédéric Thiriez est "pour l'interdiction du port du voile" dans le sport "mais pas pour des questions de laïcité", affirme-t-il d'emblée ce jeudi sur RMC. Le président du Conseil national d’éthique du football et ancien président de la Ligue de football professionnel soutient, au micro d'Apolline matin, estime qu'il s'agit là uniquement d'un "débat sportif" et déplore les interventions du monde politique.
"L'interdiction du voile repose sur les valeurs universelles du sport, telles qu'elles figurent dans la charte olympique", selon lui. "La laïcité ne s'impose qu'à l'État et aux agents des services de public, pas aux sportifs, amateurs ou professionnels", précise-t-il. "Les athlètes sont égaux devant les 'dieux du stade', quelle que soit leur couleur de peau, sexe ou origine social, c'est l'idéal olympique."
La droite milite pour l'interdiction
Depuis l'adoption en février par le Sénat de l'interdiction du port du voile dans les compétitions sportives, la classe politique s'est largement emparée du débat. Mercredi, sur RMC-BFMTV, le président du groupe La Droite républicaine Laurent Wauquiez a enjoint le Premier ministre François Bayrou a inscrire le projet de loi à l'Assemblée nationale. Hier soir, c'est le ministre de l'Intérieur qui a réitéré ses positions lors d'un rassemblement "contre l'islamisme" déclarant: " À bas le voile!"
"Le débat part en guerre de religion"
"J'observe que le débat s'envenime, il est trop politisé", balaie Frédéric Thiriez. "Dès qu'on parle de laïcité en France, les clivages ressurgissent et le débat part en guerre de religion", regrette-t-il. "Ce n'est pas un problème politique, c'est un problème sportif! La notion de laïcité n'est pas bien comprise dans notre pays, les gens s'en méfient car ils voient l'interdit."
"Laurent Wauquiez fait de la politique, qu'on laisse le sport à l'écart de la politique, le sport c'est l'affaire de tous, ça doit nous réunir"
"L'argument de l'inclusion est recevable, même assez fort mais je ne peux pas accepter l'inclusion conditionnelle. Je ne peux pas supporter que le sport se fasse complice de l'asservissement de la femme, qu'on le veuille ou non, c'est d'abord un signe religieux mais aussi et surtout un signe de séparation entre les hommes et les femmes, de soumission des femmes aux hommes. Au regard des valeurs du sport, c'est inacceptable, tranche ainsi Frédéric Thiriez.