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Pour un proche de Valls, il a fait une "erreur" en étant "en marche!" : "sa place est au PS"

Manuel Valls et Emmanuel Macron, sur le perron de l'Elysée, en décembre 2014.

Manuel Valls et Emmanuel Macron, sur le perron de l'Elysée, en décembre 2014. - Martin Bureau - AFP

Après avoir soutenu Emmanuel Macron lors de la présidentielle, Manuel Valls a annoncé ce mardi qu'il serait candidat de la majorité présidentielle aux législatives. Une décision qui déplaît jusque chez ses amis du parti socialiste, comme Luc Carvounas, sénateur-maire d'Alfortville et proche de l'ancien Premier ministre, joint par RMC.fr.

Luc Carvounas, est sénateur-maire socialiste d'Alfortville, proche de Manuel Valls.

"C'est un choix qui est personnel, qui semble lié à des contingences électorales. Je suis extrêmement déçu de le voir partir, mais je lui souhaite bonne chance. Au-delà de l'amitié que je lui porte, politiquement, je pense qu'il fait une erreur. Sa place était chez les socialistes plutôt que dans une espèce de mouvement dont je ne connais toujours pas les contours politiques. Certes, Emmanuel Macron a été élu, mais j'attends de voir qui sera Premier ministre et quel sera le gouvernement.

Je n'ai pas d'amertume, mais moi je n'en serais pas. Il vaut mieux qu'il y ait quelques socialistes solides qui gardent la maison que de laisser la gauche française dans les mains de la gauche radicale. Je me battrai pour que la gauche française, celle qui s'exprime dans ma ville, dans mon département et qui réussit au quotidien, redevienne majoritaire dans les mois et les années à venir. Une élection ne peut pas effacer comme ça l'histoire du socialisme.

"Si en 1993, les anciens avaient tenu le même discours…"

A la présidentielle de 1969, Gaston Defferre faisait 5%, et un peu plus de 10 ans après la gauche était au pouvoir (avec François Mitterrand, en 1981). Et si en 1993, quand on avait connu un énorme trou d'air, les anciens avait eu le même discours à ce moment-là, Manuel Valls n'aurait pas pu être Premier ministre en 2014. Qui a deux maisons perd la raison.

J'attends maintenant du bureau national du Parti socialiste qu'il se tourne vers nos candidats aux législatives qui portent notre étendard et qui en sont fiers, même si c'est une marque qui est chahutée. Il y a au PS une grande majorité de femmes et d'hommes, notamment les élus locaux, qui écrivent une gauche du quotidien qui protège. On le voit, dans les villes que nous dirigeons et où nous assumons ce que nous sommes, c'est à dire de gauche, le Front national a fait des scores très bas à la présidentielle."

Propos recueillis par Philippe Gril