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Premier ministre: "Bernard Cazeneuve n'aurait pas appliqué le programme", affirme Louis Boyard

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Interrogé sur la nomination de Michel Barnier à Matignon et des possibles regrets sur l'option Bernard Cazeneuve, Louis Boyard a assuré ce vendredi dans "Les Grandes Gueules", sur RMC, qu'il n'en était rien. "Il n'aurait pas appliqué le programme, c'était la condition" d'Emmanuel Macron, a-t-il affirmé, dénoncant au passage "l'alliance" entre le président et Marine Le Pen.

"Emmanuel Macron avait le choix entre aller voir la gauche et l'extrême droite. Marine Le Pen s'est alliée avec Emmanuel Macron". Tel est le constat dressé ce vendredi sur RMC, dans Les Grandes Gueules, par le député LFI Louis Boyard, après la nomination la veille de Michel Barnier, membre de LR, au poste de Premier ministre.

Interrogé sur la possibilité que la future motion de censure déposée par le NFP arrive à son terme, avec les voix du RN, le député de 24 ans a rejeté cette hypothèse. "Marine Le Pen ne votera pas cette motion de censure, il y a un accord" entre les deux, s'est-il exclamé, trouvant la question "aberrante".

L'insoumis s'est dit inquiet pour les "jeunes qui ont voté pour la première fois", et en l'occurence pour le NFP, et qui "se retrouvent avec l'inverse de ce qu'ils ont voté". "On vote pour nous, mais on n'a pas le droit de gouverner", a-t-il regretté.

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Louis Boyard face aux GG - 06/09
Louis Boyard face aux GG - 06/09
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Bernard Cazeneuve? "Pas une affaire de personne mais de programme"

A l'instar des autres membres du NFP dont Marine Tondelier, Louis Boyard ne fait pas de Bernard Cazeneuve une occasion manquée pour la gauche de gouverner. "Il ne l'aurait pas fait, c'était la condition d'Emmanuel Macron", assurant que le refus de soutenir l'ancien Premier ministre sous François Hollande "n'était pas une affaire de personne mais de programme".

"On s'est posé la question: 'Est-ce qu'il faut accepter Cazeneuve pour avoir une personne étiquetée à gauche mais qui ne mènera pas une politique de gauche?'", a confié Louis Boyard.

"Vous nous empêchez d'avoir un Premier ministre de gauche, vous imaginez la colère?", s'est indignée Flora Ghebali, entrepreneure dans la transition écologique et ex-candidate des écologistes aux européennes.

"C'est vous qui n'êtes pas de gauche" a-t-elle asséné, affirmant selon elle que Bernard Cazeneuve "aurait abrogé la réforme des retraites".

Louis Boyard s'est défendu de tout blocage, rappellant que LFI avait proposé un gouvernement sans ministre issu de leur formation, chose qui était au départ la condition mise en avant par des députés du camp présidentiel, la droite et l'extrême droite pour censurer un gouvernement issu du NFP.

Le parti-pris : Matignon, Barnier est-il le choix du RN ? - 06/09
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Quid de la proposition de loi sur l'abrogation de la réforme des retraites proposée par le RN?

Louis Boyard a également affirmé, comme Lucie Castets jeudi, qu'un gouvernement NFP aurait pu trouver des majorités, texte par texte, citant notamment la taxe sur les superdividendes et l'accord du Modem. "On a envoyé une lettre à tous les présidents de groupe, à l'Assemblée et au Sénat, pour dire: 'On va trouver des majorités'".

"On est arrivés en tête, on aurait du aller au gouvernement. S'ils avaient voulu nous censurer, ils nous auraient censuré", a expliqué Louis Boyard. "Emmanuel Macron savait qu'on allait mettre en place des décrets qui allaient concrètement changer la vie."

A propos de la réforme des retraites, dont le NFP a fait son abrogation sa mesure phrare, le Rassemblement national a indiqué qu'il déposerait une proposition de loi en ce sens pour sa niche parlementaire - la première de cette nouvelle législature - le 31 octobre prochain. Louis Boyard a botté en touche sur la position du NFP - du moins LFI - sur cette proposition de loi. "Le RN, en signant avec Macron, sait très bien que ce ne sera pas mis en place", a-t-il affirmé.

"La prochaine élection sera la bonne"

"A l'époque, Le Pen était censée être le diable, aujourd'hui elle est fréquentable?", a ironisé le député, interrogeant par ailleurs: "Qui est-ce qui reste ici pour résister au RN?".

Pas résigné, l'insoumis a appelé à aller manifester ce samedi 7 septembre, de continuer d'aller voter et de signer la pétition en soutien à la procédure de destitution d'Emmanuel Macron enclenchée par LFI. "La prochaine élection sera la bonne, on était à ça de gagner. C'est pour ça que Macron et Le Pen se sont alliés", croit savoir Louis Boyard.

Léo Manson