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Présidentielle: pourquoi les parrainages ne sont plus anonymes

Alors qu'Eric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont du mal à engranger les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle, Manuel Valls, Premier ministre à l'époque, a expliqué, sur RMC, les raisons de la fin de l'anonymat des parrainages.

C’est la polémique présidentielle du moment qui pourrait se transformer en scandale démocratique. Eric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n’arrivent pas, pour le moment, aux 500 parrainages nécessaire pour se présenter à l’élection présidentielle. Les trois candidats reprochent notamment l’anonymat des parrainages.

Ils reprochent à ce système de faire courir le risque que certains élus marchandent leur soutien et que d’autres subissent des pressions trop importantes, que ce soit pour soutenir un candidat ou au contraire ne pas l’aider.

Un anonymat récent

Cet anonymat est, finalement, assez récent dans notre histoire politique. C’est une loi votée le 25 avril 2016 et appliquée pour la première fois en 2017, qui prévoit cela:

"Au fur et à mesure de la réception des présentations, le Conseil constitutionnel rend publics, au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement présenté des candidats à l'élection présidentielle."

Le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, a expliqué, sur RMC, que c’est le Parlement qui a souhaité faire cette modification "sur une recommandation du CSA (aujourd’hui l’Arcom), de la commission des comptes de campagne et du Conseil constitutionnel qui depuis 1976 a toujours demandé la publication des parrainages."

"Un faux débat" pour Valls

Cette décision n’a pas été une révolution pour l’ancien Premier ministre de François Hollande: "le Conseil constitutionnel publiait, depuis 1981, 500 parrainages par candidat par tirage au sort. Pour moi, c’est un faux débat."

Par contre, "ce serait un choc et vrai problème politique qu’Eric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ne soient pas qualifiés pour le premier tour", estime Manuel Valls.

Mais selon lui, leur problème n’est pas l’anonymat des parrainages mais leur manque d’implantation au niveau local: "s’ils n’ont pas d’élus locaux, c’est parce qu’ils n’ont pas de partis implantés. Mais nous mettre ça sur le dos, c’est un peu fort de café."

Maxime Martinez